
Cette décision marque une nouvelle escalade dans les tensions entre le pouvoir et l’opposition.
Un procès sous haute tension
Le procès, tenu à la prison de Silivri où Imamoglu est incarcéré depuis le 25 mars, fait suite à ses critiques publiques du procureur général d’Istanbul, Akin Gurlek, formulées le 20 janvier. Imamoglu avait accusé ce dernier de viser des figures de l’opposition dans le cadre d’enquêtes qu’il estime politiquement motivées. Bien que le tribunal l’ait reconnu coupable d’insulte et d’intimidation, il a été acquitté de l'accusation plus grave d’identification publique dans le but d'inciter à des représailles.
Des poursuites judiciaires qui s’accumulent
Dès le 19 mars, Imamoglu et une centaine de ses collaborateurs ont été arrêtés pour des accusations de corruption, qu’il réfute fermement. Cette affaire n’est pas la première : en 2022, il avait déjà été condamné à deux ans et six mois de prison pour avoir critiqué les responsables du bureau électoral après l’annulation des élections municipales de 2019.
Un appel en cours et une carrière en suspens
Malgré les condamnations, Imamoglu reste combatif. Il a annoncé son intention de faire appel de ce verdict, comme il l’a déjà fait pour plusieurs autres jugements. Toutefois, cette série de condamnations pourrait gravement nuire à ses ambitions politiques, alors qu’une interdiction d’exercer toute activité politique a été requise par le procureur.
Vers une instrumentalisation de la justice ?
Ce nouvel épisode judiciaire relance les débats sur l’indépendance de la justice en Turquie et sur la pression exercée sur les figures de l’opposition. Alors que la tension politique ne cesse de monter, cette affaire pourrait bien devenir un symbole de la lutte pour la démocratie dans le pays.