
Le général Lucien René Likulia, représentant du ministère public, a appelé les juges de la Haute cour militaire à condamner « à la peine de mort » Joseph Kabila pour « crimes de guerre, trahison et organisation d'un mouvement insurrectionnel », ainsi qu'à 20 ans de prison pour « apologie de crimes de guerre » et 15 ans de prison pour « complot ».
Le ministère public a estimé que les violences commises par le M23 dans l'est ont causé « d'énormes préjudices » à la RDC et « entrainent la responsabilité pénale et individuelle » de Joseph Kabila. L'accusation estimant que Joseph Kabila est l'un des initiateurs de l'Alliance fleuve Congo (AFC), branche politique du M23. A en croire le ministère public, Joseph Kabila, « en intelligence avec le Rwanda », a cherché à faire un coup d'Etat visant à renverser le régime du président Félix Tshisekedi, qui lui avait succédé en 2019 après une élection contestée. « Le prévenu envisageait de renverser par les armes le régime constitutionnel en place », a accusé le général Lucien René Likulia.
Joseph Kabila, 53 ans, a quitté la RDC fin 2023, selon son entourage, mais y jouit encore d'un important réseau d'influence. Bien que vivant à l'étranger depuis plus de deux ans, Il était apparu fin mai à Goma, une ville de l'est du pays sous contrôle du groupe antigouvernemental M23, dont les offensives depuis 2021 ont fait des milliers de morts et des millions de déplacés dans l'est. Le procès de l'ex-chef de l'Etat congolais (2001-2019) s'est ouvert le 25 juillet à Kinshasa devant la plus haute juridiction militaire du pays.