
Un verdict lourd, mais non définitif : Ekpa peut encore faire appel devant une juridiction supérieure.
Un activisme numérique devenu criminel
Selon les juges finlandais, Simon Ekpa a joué un rôle central dans une organisation terroriste visant à rétablir un État indépendant dans la région du Biafra, au sud-est du Nigeria. Cette région, qui avait brièvement proclamé son indépendance à la fin des années 1960, reste le théâtre de tensions ethno-politiques. Entre août 2021 et novembre 2024, Ekpa aurait utilisé sa forte présence sur les réseaux sociaux pour attiser ces tensions, incitant publiquement à commettre des crimes à des fins terroristes.
Des appels à la violence depuis la Finlande
Bien que ses actions aient ciblé le Nigeria, c’est depuis son domicile à Lahti — où il réside depuis 2007 et a même été conseiller municipal — qu’Ekpa aurait orchestré ses campagnes. Le tribunal a établi qu’il avait encouragé ses partisans sur la plateforme X (anciennement Twitter) à commettre des actes violents, tout en fournissant armes, explosifs et munitions à des groupes armés séparatistes via son réseau de contacts.
Une compétence juridictionnelle justifiée
La présence d’Ekpa sur le sol finlandais a permis au tribunal de se déclarer compétent pour juger l’affaire, malgré le fait que les crimes aient été commis à distance. Cette décision marque une application extraterritoriale du droit pénal finlandais dans le cadre de la lutte contre le terrorisme international.
Fraude fiscale aggravée : une charge supplémentaire
Outre les accusations liées au terrorisme, Ekpa a également été reconnu coupable de fraude fiscale aggravée. Les détails de cette infraction n’ont pas été rendus publics, mais elle a contribué à alourdir la peine prononcée.
Ekpa nie en bloc
Face aux accusations, Simon Ekpa a nié toute implication. Il conteste les faits et pourrait faire appel, laissant planer une incertitude sur l’issue judiciaire définitive.
Ce procès soulève des questions sur les limites de la liberté d’expression, la responsabilité des figures publiques sur les réseaux sociaux, et la capacité des États à juger des actes commis au-delà de leurs frontières. Affaire à suivre.