
Le verdict est tombé après des semaines de suspense. La sanction reste lourde pour l'ancien dirigeant chef du gouvernement malien de 2014 à 2015. Tout est parti d'une publication datée du 4 juillet. « Solidarité indéfectible avec les détenus d'opinion », avait écrit l'ancien chef de gouvernement, ajoutant : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! » Des mots poétiques, mais perçus comme révolutionnaires par les autorités en place.
Arrêté le 1er août et placé en détention préventive, Moussa Mara a vu son procès s'ouvrir fin septembre dans une atmosphère tendue. Son avocat, Me Mountaga Tall, avait alors plaidé la modération, invoquant « la sagesse de la cour ». En vain. À l'annonce du verdict, le principal concerné est resté de marbre. « Serein », selon son défenseur, qui a immédiatement annoncé le dépôt d'un appel. Le combat judiciaire continue donc, mais l'heure est désormais à la prison pour l'ancien Premier ministre.
Cette condamnation intervient dans un contexte politique malien particulièrement sensible, où la liberté d'expression semble se contracter comme peau de chagrin. Le message de Moussa Mara, perçu comme une métaphore de l'espoir démocratique, lui vaut aujourd'hui de partager le sort de ceux qu'il défendait.