
Le 11 décembre 2025, à Accra, l’influenceur a été arrêté lors d’une opération conjointe menée par les autorités ghanéennes, Interpol et le FBI américain. Selon la justice américaine, il serait au cœur d’un vaste réseau d’escroqueries sentimentales en ligne qui aurait soutiré plus de 8 millions de dollars à des victimes, principalement des personnes âgées aux États-Unis, depuis 2023.
Sur Instagram et TikTok, Abu Trica incarnait la réussite fulgurante : billets de banque étalés, villas de rêve, voyages fastueux… Une image qui lui a permis de séduire des milliers de followers, fascinés par ce qu’ils pensaient être l’ascension d’un jeune entrepreneur ambitieux.
Mais derrière cette façade, les enquêteurs décrivent une mécanique bien huilée : des faux profils créés grâce à l’intelligence artificielle, utilisés pour séduire en ligne et manipuler des victimes vulnérables. Une fois l’argent envoyé, les fonds étaient blanchis et redistribués via des circuits financiers internationaux, avec le Ghana comme plaque tournante.
Aujourd’hui détenu au Ghana, Abu Trica risque jusqu’à 20 ans de prison s’il est reconnu coupable. Son arrestation s’inscrit dans une série de coups de filet visant des réseaux similaires en Afrique de l’Ouest, qui auraient déjà causé des pertes dépassant les 100 millions de dollars.
Cette affaire soulève une question cruciale : marquera-t-elle un tournant dans la lutte contre les escroqueries en ligne dans la région ? Pour les autorités, le défi est immense : démanteler des réseaux transnationaux qui exploitent la technologie pour piéger des victimes à l’autre bout du monde.