International

Guinée-Bissau : Les putschistes ferment la porte aux chefs d’état-major de la CEDEAO

guinee-bissau-les-putschistes-ferment-la-porte-aux-chefs-detat-major-de-la-cedeao
© Droits réservésla diplomatie militaire régionale reste en stand-by
PARTAGEZ
La tension diplomatique persiste en Guinée-Bissau.

Contrairement aux informations relayées ces dernières heures par certaines sources, la rencontre annoncée entre les autorités militaires au pouvoir et la délégation des chefs d’état-major de la CEDEAO n’a finalement pas eu lieu. Elle a été reportée sine die, faute d’accord préalable des putschistes. Selon des informations crédibles recueillies par Lavenir.ci auprès d’une source proche du dossier, les militaires bissau-guinéens n’ont pas encore donné leur feu vert à la tenue de cette mission stratégique. « Les militaires n’ont pas encore accepté la demande de rencontre », confie notre interlocuteur, soulignant l’impasse actuelle dans les échanges entre les deux parties.

La mission de haut niveau, initialement annoncée à Bissau, devait réunir les chefs d’état-major des armées de plusieurs pays influents de la sous-région, notamment la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Sénégal et la Sierra Leone. Cette délégation avait pour objectif d’évaluer la situation sécuritaire et politique sur le terrain, d’engager un dialogue direct avec les autorités militaires et de réaffirmer la position de la CEDEAO en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Mais à ce stade, le comité des chefs d’état-major reste contraint d’attendre, suspendu à une autorisation qui tarde à venir, illustrant la crispation persistante entre la junte et l’organisation régionale.

Un signal de défiance vis-à-vis de la CEDEAO

Ce report sans nouvelle date constitue un nouveau signal de défiance des militaires bissau-guinéens à l’égard des initiatives de médiation régionales. Il intervient dans un contexte ouest-africain marqué par une succession de coups d’État et par des relations de plus en plus tendues entre certaines juntes militaires et les institutions communautaires. Pour la CEDEAO, qui tente de maintenir un minimum de dialogue tout en préservant ses principes démocratiques, cette situation complique davantage les efforts de stabilisation et d’accompagnement politique de la Guinée-Bissau.

En attendant une hypothétique ouverture, la diplomatie militaire régionale reste en stand-by, tandis que l’incertitude continue de planer sur l’évolution de la transition au sommet de l’État bissau-guinéen.

Yacouba Doumbia