« Profonde consternation », « actes odieux », « atrocités »... Les qualificatifs manquent aux Nations Unies pour exprimer leur indignation après le meurtre d'Aïcha Bah, violée et tuée la semaine dernière. La dépouille de l'élève de huit ans a été retrouvée dans les toilettes de son école de Kagbelen, à Conakry.
Aimé Ntumba Kakolo représente le Haut-commissariat aux droits humains de l'ONU en Guinée : « Le cas d'Aïcha nous rappelle un autre cas l'année passée, d'Aisato Tambassa, victime de viol et par la suite abattue. Et si on commence à toucher l'école, qui est un lieu qui devrait être un endroit très sûr, à un moment, il va falloir s'alerter parce que ça risque de s'embraser. »
L'accès à la justice pour les victimes reste marginal. Selon l'ONU, la plupart des détentions préventives dans les prisons guinéennes concernent des cas de viols.
Une justice au ralenti
« En semaine, en moyenne, on a trois cas de violences sexuelles dans le grand Conakry, sans compter l'intérieur du pays », selon Oumou Khairy Diallo qui dirige le Club des Jeunes filles leaders de Guinée. « Et quand on parle d'accès à la justice, c'est un cas sur 10 des cas de violences sexuelles qui aboutissent. Tu retrouves la personne qui a été condamnée pour certains cas de viols dans le même quartier que sa victime. Pour le peu de cas qui aboutissent, les personnes ne se maintiennent pas et ne purgent pas l'intégralité de leur peine », tance-t-elle.
Selon la Brigade spéciale de protection des personnes vulnérables, un tiers des victimes de viol en 2021 n'avaient pas 13 ans.
RFI