
Pour la première fois depuis son adhésion en 2005, Madagascar a accueilli le sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), réunissant chefs d’État et de gouvernement autour d’un objectif commun : accélérer l’intégration régionale à travers l’industrialisation, la transformation agricole et la transition énergétique.
Une ambition industrielle affirmée
Sous le thème évocateur « Faire progresser l’industrialisation, la transformation agricole et la transition énergétique », les dirigeants ont souligné l’urgence de rompre avec une dépendance excessive aux exportations de matières premières. Le président malgache Andry Rajoelina, désormais à la tête de la présidence tournante de la SADC, a martelé la nécessité de « créer de la valeur ajoutée chez nous, en Afrique australe ». L’objectif est clair : faire passer la part du secteur manufacturier de 11 % à 30 % du PIB régional d’ici 2030. Une ambition qui implique une redistribution des capacités industrielles, aujourd’hui largement concentrées en Afrique du Sud.
Moderniser l’agriculture pour nourrir la région
Parallèlement, la transformation agricole s’est imposée comme un pilier stratégique. Les chefs d’État ont appelé à des investissements massifs dans les infrastructures rurales, l’innovation technologique et la gestion durable des ressources naturelles. L’enjeu est double : garantir la sécurité alimentaire et créer des emplois dans les zones rurales, tout en réduisant la dépendance aux importations alimentaires.
Vers une transition énergétique inclusive
Face à une urbanisation galopante et une demande énergétique croissante, la SADC mise sur une diversification des sources d’énergie. Les renouvelables sont au cœur de cette stratégie, avec pour objectif un accès universel à l’électricité et une réduction significative de l’empreinte carbone. Cette transition énergétique est envisagée comme un levier de développement durable et d’inclusion sociale.
L’intégration régionale comme moteur de résilience
Au-delà des secteurs clés, le sommet a réaffirmé que l’intégration régionale reste le socle du développement. Les dirigeants ont plaidé pour une mise en œuvre rapide des projets d’infrastructures de transport, de logistique et de connectivité numérique. Ces chantiers sont jugés essentiels pour fluidifier les échanges et renforcer la compétitivité du bloc sur les marchés mondiaux.
Madagascar, une fierté nationale et un symbole régional
Pour Madagascar, cette rencontre revêt une portée historique. Qualifiée de « fierté nationale » par le président Rajoelina, elle marque une reconnaissance du rôle croissant de l’île dans les dynamiques régionales africaines. Dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, économiques et environnementaux, le sommet d’Antananarivo incarne une volonté collective de relance, de solidarité et de transformation.