Économie

Sommet de l’eau au Cap : Laurent Tchagba dévoile le plus grand projet hydrique de l’histoire de la Côte d’Ivoire

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Lors du Sommet international de l’eau qui se tient cette semaine à Cape Town, le ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, a présenté une feuille de route ambitieuse destinée à transformer durablement l’accès à l’eau en Côte d’Ivoire.

 L’entretien, accordé à l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP) et publié ce jeudi 14 août, révèle un programme structurant visant à conjuguer développement, inclusion sociale et résilience climatique.

Parmi les mesures phares annoncées, figurent l’équipement de 200 chefs-lieux de sous-préfectures jusque-là dépourvus de systèmes d’adduction d’eau, la réalisation de 450 000 branchements sociaux sur trois ans pour les populations les plus démunies, ainsi que la réhabilitation et la maintenance de pompes à motricité humaine, déjà amorcées entre 2017 et 2020.

Ces actions s’inscrivent dans une stratégie globale où l’eau est considérée non seulement comme une ressource vitale, mais également comme un levier central du développement durable.

Le ministre a tenu à souligner l’importance du Programme intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du fleuve Niger, financé par un consortium de bailleurs et piloté par la Banque africaine de développement (BAD). Ce programme couvre huit régions et un district autonome, en particulier dans le nord et le centre du pays, zones souvent confrontées à un stress hydrique plus marqué.

Pour Laurent Tchagba, cette initiative illustre la capacité de la Côte d’Ivoire à inscrire ses politiques hydriques dans une vision régionale et à intégrer la lutte contre le changement climatique dans ses priorités.

Interrogé sur la manière de bâtir une coopération solide entre ministères, Laurent Tchagba a mis en avant l’approche de Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), pilier de la gouvernance du secteur.

Cette stratégie repose sur un cadre institutionnel clair : Le Comité national de l’eau et de l’assainissement : pour orienter la politique nationale ; Le Comité interministériel de l’eau et de l’assainissement : pour harmoniser les politiques sectorielles ; L’Agence nationale des ressources en eau : pour exécuter la politique et gérer les ouvrages hydrauliques.

À travers le Programme intégré du bassin du Niger, cette coopération se matérialise par la création d’une plateforme de dialogue interministériel, le partage d’objectifs communs, la désignation de points focaux et la mise en place d’outils communs de suivi-évaluation.

Des opportunités d’investissement inédites

Laurent Tchagba a également adressé un message clair aux investisseurs : l’eau est l’une des sept priorités stratégiques du Plan national de développement (PND) 2021–2025, classée parmi les « super accélérateurs » de croissance.

La Côte d’Ivoire présente au Sommet un portefeuille de neuf projets majeurs, prêts à être déployés, pour un investissement global estimé à 210 millions de dollars USD. L’objectif est de nouer des partenariats stratégiques afin d’assurer la mise en œuvre rapide de ces initiatives et de garantir un impact durable sur la sécurité hydrique nationale.

« Nous cherchons des partenaires capables de comprendre que chaque goutte d’eau investie aujourd’hui est une source de prospérité pour demain », a conclu le ministre.

Avec ces annonces, la Côte d’Ivoire affiche clairement son ambition : devenir un modèle africain de gestion de l’eau, conciliant modernisation des infrastructures, justice sociale et adaptation climatique.