
Ce sommet stratégique à huis clos visait à poser les fondements d’une coopération militaire renforcée face à des menaces sécuritaires transfrontalières de plus en plus pressantes.
Accueillis avec les honneurs militaires, les généraux béninois et français ont entamé, aux côtés de leur homologue ivoirien, un dialogue direct et sans détour sur les défis sécuritaires communs. La séance plénière a permis de dresser un diagnostic clair : la région ouest-africaine est confrontée à une montée du terrorisme, à une gestion délicate des flux migratoires, à une intensification des campagnes de désinformation, et à une recrudescence inquiétante de la piraterie maritime dans le golfe de Guinée.
Face à ces périls communs, les trois pays ont exprimé leur volonté de bâtir un partenariat opérationnel ambitieux. Il s’articulera autour de l’échange de savoir-faire, de l’organisation d’exercices conjoints, et du renforcement des capacités des forces armées nationales. Cette dynamique Sud-Sud, portée par la Côte d’Ivoire et le Bénin, bénéficie de l’accompagnement technique et stratégique de la France, qui a réitéré son engagement à soutenir les efforts régionaux de stabilisation.
En marge des travaux, les délégations ont effectué une visite de l’Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme (AILCT) à Jacqueville. Ce centre d’excellence, salué pour la qualité de ses infrastructures et de ses formations, pourrait accueillir à terme des sessions conjointes d’entraînement destinées aux armées béninoise et ivoirienne.
Cette rencontre tripartite marque une étape importante dans la construction d’une architecture de sécurité régionale concertée. La prochaine étape consistera à soumettre les conclusions de ces travaux aux autorités politiques des pays concernés, en vue de la formalisation du partenariat.
Plus qu’un simple échange militaire, c’est un signal fort envoyé par trois nations conscientes que les défis d’aujourd’hui ne peuvent être relevés que par des réponses collectives, coordonnées et solidaires.
Yacouba DOUMBIA