
Placée sous le thème « Responsabilité du parlementaire face aux crises intra-étatiques », cette session s’adresse aux membres du Réseau des Parlementaires Africains Membres des Commissions Défense et Sécurité (REPAM-CDS), venus de la Corne de l’Afrique, de la zone CEMAC et de la CEDEAO.Durant trois jours, une cinquantaine d’élus du peuple seront instruits par des experts venus d’horizons divers – académique, diplomatique, militaire et juridique – sur les défis liés à la stabilité des États africains, souvent mis à mal par des crises endogènes. À travers sept modules pour plus de dix heures de formation, les participants exploreront les enjeux liés à la gouvernance sécuritaire, à la résilience des institutions et à la régionalisation des réponses face aux menaces transversales.
Le séminaire ambitionne de réarmer intellectuellement et institutionnellement les parlementaires africains pour faire face aux nouvelles réalités sécuritaires. Celles-ci, souvent locales dans leur manifestation, sont globales par leurs impacts. Le député, à la croisée des attentes citoyennes et des impératifs institutionnels, doit désormais incarner un rôle pivot, à la fois de contrôle, de conseil, mais aussi de prévention.
La formation est soutenue financièrement par le Royaume d’Espagne, représenté en Côte d’Ivoire par son ambassadeur, Son Excellence Guillermo Marin Gorbea, qui a réaffirmé l’engagement de son pays à promouvoir le rôle central du parlementaire dans le bien-être des populations. Selon lui, la paix sociale durable passe par la légitimation des politiques publiques à travers un Parlement fort, formé et proactif.
Le Général KOUAME Joseph Allah, Directeur Général de l’AILCT, a ouvert les travaux en insistant sur l’approche holistique de son institution face aux problématiques d’instabilité étatique. Il a rappelé que l’AILCT, depuis son inauguration en juin 2021, se positionne comme une réponse africaine concrète à la menace terroriste, en formant aussi bien les acteurs de la riposte opérationnelle que ceux en charge des enquêtes, de la répression, et de l’analyse stratégique.
Ce rendez-vous de Grand-Bassam se veut donc être l’incubateur d’un député africain nouveau, capable d’anticiper, d’analyser et d’agir face aux turbulences qui menacent la paix et la sécurité sur le continent. Plus qu’un simple séminaire, cette initiative est un appel à la responsabilité collective, une invitation à réinventer le rôle parlementaire dans des États en quête de stabilité et de progrès partagés.
Olivier YEO