
Mais l’euphorie a été de courte durée. Dans l’après-midi, le Conseil des droits de l’Homme a démenti catégoriquement ce prétendu courrier, le qualifiant de faux. La manœuvre, orchestrée par les thuriféraires de M. Thiam, apparaît donc comme une tentative maladroite de manipulation de l’opinion publique.
Une lettre qui n’existe pas
La représentante permanente de la Côte d’Ivoire auprès des Nations unies, Mme Ahou Rosine Kangah, a immédiatement entrepris des vérifications auprès des services compétents du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. Sa conclusion est sans appel : le document ne provient ni du Haut-Commissariat ni du Comité des droits de l’Homme.
En clair, il s’agit d’un montage grossier, fabriqué pour semer le doute et accréditer la thèse victimaire des proches de Tid jane Thiam. Dans une correspondance officielle adressée au ministre de la Justice, Mme Kangah précise :« La correspondance susmentionnée n’est pas authentique. Elle n’émane ni dudit HautCommissariat ni du Comité des Droits de l’Homme. » En annexe, la diplomate a joint la réponse formelle de la Section des requêtes du Haut-Commissariat, qui confirme la fausseté du document.
La dérive d’une propagande
Cet épisode vient illustrer, une fois de plus, la stratégie trouble de certains partisans de Tidjane Thiam, qui sont prêts à utiliser la désinformation pour servir leur agenda. Après avoir crié à la persécution et multiplié les recours internationaux, ils en viennent désormais à diffuser de faux documents censés « prouver » l’illégitimité de l’exclusion de leur champion de la liste électorale.
Une telle malhonnêteté fragilise non seulement la crédibilité déjà entamée de M. Thiam et de son entourage, mais entache également l’image de l’opposition qui espère convaincre les Ivoiriens à la veille d’une échéance électorale décisive. Car en définitive, le faux a été vite éventé, et ce sont les « Thiamistes » eux-mêmes qui se retrouvent démasqués par l’ONU, leur prétendue alliée.