
Depuis le meeting qu’il a animé, le 07 juin 2025, à Port-Bouët où il parlait de « bagarre », l’ancien président Laurent Gbagbo n’en démord pas. Il continue à filer la métaphore guerrière tout en adoptant une posture victimaire afin de gagner l’empathie du plus grand nombre. Le jeudi 18 septembre 2025, par le biais de sa porte-parole, Me Habiba Touré, il en a encore mis une couche avec des accents qui peuvent faire craindre le pire. Comme s’il avait déjà oublié la grave crise postélectorale de 2010- 2011 dont il fut l’un des acteurs majeurs. C’est pourquoi, l’entendre à nouveau tenir des propos belliqueux peut choquer l’observateur averti de la scène politique nationale. « (…) Je demeure convaincu qu’il est encore temps de privilégier la paix, et d’ouvrir la voie à un dialogue sincère.
Mais je reste tout aussi ferme, il ne peut et ne doit pas y avoir de 4e mandat », a lancé Habiba Touré. Poursuivant, Laurent Gbagbo a rappelé au président Alassane Ouattara que leur dernière confrontation électorale a été douloureuse pour la Côte d'Ivoire, « précisément parce que la Constitution n’avait pas été respectée ». Selon lui, « les cicatrices de cette période ne se sont pas encore refermées et nous savons, tous, quel prix le pays a payé à ce manquement au droit ». Puis, jouant les moralisateurs, le fondateur du PPA-CI a indiqué, par la voix de sa porte-parole, « qu’il ne faut pas croire que l’on est fort parce que l’on tient momentanément les institutions et les armes. On n’est jamais fort tout le temps. Et surtout, on n’est jamais plus fort que le peuple ».
L’évocation du vocable « peuple » n’est pas anodine
L’évocation du vocable « peuple » n’est pas anodine, après la crise du Népal qui a emporté le gouvernement de ce pays d’Asie du Sud. Aussi, a-t-il laissé entendre que « le peuple ivoirien doit être celui qui décide, lui seul détient le droit de dire qui doit le gouverner. Ce droit ne peut pas être confisqué, encore moins marchandé. Le lui retirer, c’est condamner notre pays à l’instabilité ».
Et afin que nul n’en ignore, il est allé au bout de son idée. « C’est unis, que nous serons plus forts que la peur. Déterminés, nous serons plus forts que la répression. Mobilisés, nous serons plus forts que toutes les manœuvres... », a insisté Laurent Gbagbo, apparemment déterminé à jeter toutes ses forces dans ce qui apparaît comme sa dernière bataille politique. Sauf qu’il donne raison à ceux qui affirment qu’il est prêt à brûler ce pays pour voir ses ambitions présidentielles se réaliser. Comment soutenir le contraire ? Puisque tout se passe comme s’il voulait rejouer la tragédie que fut la crise postélectorale. On peut le déplorer.