Politique

Interdiction de manifestations : le Front commun défie le gouvernement

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Le Front commun, lui, y voit une « manœuvre politique » et choisit de relever le défi en reconvoquant ses troupes pour une démonstration de force ( Ph : dr)
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Un véritable bras de fer politique s’installe entre le gouvernement et le Front commun PPA-CI – PDCI-RDA. Malgré l’interdiction préfectorale qui a frappé leur marche initialement prévue le 4 octobre, les deux partis d’opposition entendent maintenir la pression en annonçant une nouvelle date : le samedi 11 octobre 2025.

Dans un communiqué conjoint signé par Sébastien Dano Djédjé, président exécutif du PPA-CI, et Noël Akossi Bendjo, coordinateur général du PDCI-RDA, le Front commun dénonce « une atteinte grave aux libertés publiques » et rejette les arguments des autorités selon lesquelles la marche visait à contester les décisions du Conseil constitutionnel.

Le document insiste sur le fait que la manifestation avait été « déclarée dans les formes légales » le 29 septembre dernier et accuse le gouvernement de chercher à « réduire au silence l’opposition » et à « entraver le débat démocratique ». 

Le pari d’une confrontation pacifique

Loin de se laisser intimider, le Front commun appelle ses militants et sympathisants à rester mobilisés et annonce le report de la marche au 11 octobre. Objectif affiché : exprimer leur attachement à des élections « libres, transparentes et inclusives », tout en réaffirmant leur volonté de « préserver la paix dans le pays ».

Le message est clair : l’opposition veut transformer cette interdiction en catalyseur pour affirmer sa présence sur le terrain, quitte à défier ouvertement l’autorité de l’État.

Cette décision augure d’un climat politique tendu à l’approche de la présidentielle. Le gouvernement, en invoquant des risques de troubles à l’ordre public, entend prévenir toute dérive. Le Front commun, lui, y voit une « manœuvre politique » et choisit de relever le défi en reconvoquant ses troupes pour une démonstration de force.

Entre volonté de contrôle des autorités et détermination de l’opposition, le 11 octobre s’annonce comme un test grandeur nature de la solidité des institutions républicaines.

Yacouba DOUMBIA