
Le chef d’État ivoirien, Alassane Ouattara a rassuré ses concitoyens et la communauté internationale d’une élection présidentielle sans violences et inclusive. À l’approche du vote, des partis politiques de l’opposition, dont le PDCI-RDA et le PPA-CI regroupés au sein du Front commun exigent un dialogue avec le gouvernement. Le RHDP et la CAP-CI ont entamé des discussions qui ont accouché d’une souris. Les rencontres qui ont eu lieu dans les mois de juillet et août n’ont pas trouvé de consensus entres les deux parties. La marche du 11 octobre lancée par le Front commun a abouti à plus de 700 interpellations, à l’ouverture de la campagne présidentielle. Si le gouvernement condamne ces marches, le Front commun, lui durcit le ton et appelle à davantage de manifestations, jusqu'au 25 octobre. Une opération de trouble à l’ordre public dénommée " bloquons tout" a été initiée par Pulcherie Gbalet, présidente de l’Alternative citoyenne ivoirienne.
Elle appelle à l’intensification des manifestations en obstruant des voies et au boycott des cours scolaires. Cette dernière ne serait pas sur le territoire ivoirien au moment des troubles.
À quelques endroits sur l’ensemble du territoire, les échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants ont eu lieu. Les départements de Bonoua, Daloa, Agboville, Yamoussoukro ont connu des perturbations au cours de ces dernières semaines. 3 morts sont à déplorer au cours de ces manifestations. Un jeune élève, Allouan Ernest Christophe a perdu la vie lors d’une marche à Bonoua, le lundi 13 octobre. Il a reçu une balle à la mâchoire par des individus non identifiés, à bord d’un véhicule de type 4x4. La gendarmerie, elle compte un mort dans ses rangs. Le sous-lieutenant Lassina Klenon Dagniogo a été assassiné à bout portant, lors d’une patrouille dans la sous-préfecture de Grand Yapo, le lundi 20 octobre. Il a reçu des balles au niveau de l’épaule et l'abdomen.
La veille, Kprohi Marc Géraude a également perdu la vie, entre les villages Bla et Tchébléguhé. Rattrapé à la suite d’une course-poursuite engagée avec les forces de l’ordre, il souffrait d’un essouflement grave. Âgé de 34 ans, il a rendu l’âme au cours de son évacuation au CHR de Daloa.
En 2020, environ 55 personnes sont mortes et 282 blessées durant des manifestations liées à l’élection présidentielle.
Bema Bakayoko