Politique

Cohésion nationale : Auguste Miremont donne les recettes d’une réconciliation réussie

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L’ancien ministre de la Communication, Auguste Miremont a adressé une lettre au chef de l’État Alassane Ouattara. Dans cette note, il dénonce les appels qui entachent la cohésion nationale et demande à Alassane Ouattara d’achever le processus de réconciliation. Ci-dessous, la correspondance dont lavenir.ci a reçu copie.

Les dernières élections présidentielles sont terminées. Il n’empêche que plusieurs de nos compatriotes, ici et surtout à l’étranger, s’octroient la qualité d’analystes sur cette période à travers des éructations verbales ou des commentaires incendiaires. Plutôt que d’appeler à la paix et à la cohésion sociale, ils se complaisent dans cette fange rageuse et destructrice. 

les élections, ce n’est pas la guerre

Aiment-ils vraiment ce pays ? Sont-ils soucieux de la vie de ceux qu’ils considèrent comme leurs compatriotes ? Triste, désolant, dramatique, ce spectacle de gens vociférant sur les ondes, ou déroulant leurs écrits venimeux, mais si braves et courageux qu’ils se calfeutrent derrière un anonymat protecteur, ou jouissent de l’hospitalité d’un pays tiers. 

On a beau dire : les élections, ce n’est pas la guerre. Nos différents candidats aux Présidentielles l’ont souligné tout au long de leur campagne par le respect témoigné à leurs adversaires, puis par leurs félicitations et leurs recommandations au vainqueur de ces joutes. Ils ont démontré que les choses ont changé, que les électeurs méritent le respect, et le pays l’illustration de leur amour patriotique. Merci à vous, Jean- Louis Billon, Simone Ehivet Gbagbo, Henriette Lagou, Ahoua Don Mélo, Alassane Ouattara. Et félicitations au Président Alassane Ouattara pour son triomphe électoral. 

Refusons le bling-bling 

Laissons les vociférateurs hurler leurs rancœurs, et allons a l’essentiel. L’essentiel ? Je suis en phase avec Venance Konan (Fratmat du 30 octobre 2025), qui demande à notre Président de la République réélu de terminer certes ce qu’il a commencé avec les grands chantiers nationaux, mais surtout de parfaire les "finitions" pour nous amener à intégrer, dans notre quotidien, l’appréhension de nos valeurs culturelles de respect, de solidarité, du travail bien fait, de propreté également sur nous-mêmes et autour de nos maisons, dans nos quartiers et villages, et dans nos régions. Refusons le bling-bling diffusé à tour de bras par toutes sortes de médias. 

Remettons-nous à l’ouvrage pour renforcer notre union, remettons-nous au travail  dans la discipline et une rigueur consenties.

Toutefois, M. le Président réélu, la principale "finition" de votre gigantesque ouvrage, reconnu et salué, serait cette dernière main, ce coup de rein magistral que vous mettriez à clore le chapitre de la RECONCILIATION. Beaucoup, presque tout, a été fait sur ce chapitre. En 15 ans, la Côte d’Ivoire a pu taire ses amertumes, ranger les armes de la haine et se souder autour de vous pour faire de notre pays, ce pays relevé, respecté et même envié. Malgré tout, des poches de ressentiments demeurent. Vous en avez perçu les échos tout au long de la période de la campagne électorale. Percez ces quelques abcès qui demeurent. Triomphez des irréductibles. Avec vos armes : votre humanisme que je connais, votre sens de l’écoute que j’admire, votre proximité avec votre peuple, et votre grande patience. 

Votre héritage, M. le Président, sera la grande nation ivoire de votre dessein de toujours. 

Auguste MIREMONT

Ancien Ministre de la Communication