Réponse du berger à la bergère, pourrait-on dire. Le ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré, n’a pas mis longtemps à rendre son coup au porte-parole du PDCI, Soumaïla Bredoumy, qui l’a brocardé le jour de la Saint Valentin. Profitant d’un déjeuner de presse organisé par son parti, celui-ci a volé dans les plumes de Mamadou Touré. Il réagissait à l’invitation que le ministre a lancée à l’opposition de venir débattre avec lui et d’autres cadres du RHDP. « ….Le ministre qui a parlé, je crois qu’il est le ministre en charge de la jeunesse. Et cette année 2023 est déclarée année de la jeunesse. La jeunesse, c’est l’avenir du pays. Il a beaucoup à faire pour cette jeunesse », avait notamment déclaré le porte-parole du PDCI.
Puis, prétendant fonder ses critiques sur un rapport de la Cour des comptes, Soumaïla Bredoumy a fustigé les résultats que Mamadou Touré aurait obtenus à la tête de son département ministériel en 2020. Il « est parmi les quinze derniers », l’a-t-il brocardé, avant de renchérir : « Pour le moment, qu’il s’occupe de la jeunesse. Nous n’avons pas encore vu les résultats de son programme ministériel. Je suis prêt à discuter avec lui quand il aura fait suffisamment de progrès. Je comprends qu’il veut se faire une petite valeur de son CV pour dire qu’il a débattu avec le porte-parole du PDCI-RDA pour se donner bonne conscience ». Et Soumaïla Bredoumy de poursuivre, avec morgue : « Je préfère discuter avec les quinze premiers que de discuter avec les derniers. Qu’il apprenne ses leçons de maison. Quand il aura appris ses leçons, il sera suffisamment préparé pour venir au débat ».
Comme dit l’adage, quand on crache en l’air, il faut s’attendre à recevoir du crachat au visage. Le porte-parole du PDCI l’apprendra à ses dépens, lui qui vient de recevoir une réplique de la part du ministre en charge de la jeunesse, à la hauteur de l’offense. « Malgré mon jeune âge, j’ai des responsabilités qu’il n’a pas », a contre-attaqué Mamadou Touré, le samedi 18 février 2023, soit quatre jours après l’attaque verbale de Soumaïla Bredoumy contre sa personne. Et le jeune ministre d’ajouter sèchement : « En termes de responsabilité, le porte-parole du PDCI ne me vaut pas. Ni au niveau de la compétence technique, ni administrative, ni politique ».
Réagissant spécifiquement aux critiques faites par le porte-parole du PDCI sur ses résultats à la tête de son département ministériel, Mamadou Touré a démenti ses allégations en montrant que ses informations, supposées être tirées d’un rapport de la Cour des comptes, sont fausses. « Lorsqu’il dit que mon ministère fait partie des 15 derniers ministères, je l’invite à publier le rapport. Ce que le rapport de la Cour des comptes de 2020 dit sur mon département, qui était à cette date le ministère de la Promotion de la jeunesse et de l’Emploi des jeunes, c’est que le taux de réalisation en 2020 était de 64%, donc, largement au-dessus de la moyenne. Jamais, dans ce rapport, notre ministère ne figure parmi les 15 derniers ministères. Tout le monde peut aller vérifier pour venir nous confondre », a balayé le ministre. Puis Mamadou Touré de soutenir avec insistance : « En 2019, la Côte d’Ivoire était à 7% de taux de croissance. Avec la survenue de la COVID en 2020, nous sommes passés à 2% là où de nombreux pays dans le monde étaient en récession. En ce qui concerne mon département, le taux de réalisation en 2020, était de 64%, selon le rapport de 2020 ».
Cette mise au point faite, le ministre a appelé les jeunes à ne pas céder aux propos provocateurs de l’opposition. « Tous les hommes politiques qui s’adonnent à des discours de haine n’ont rien à proposer aux Ivoiriens », a-t-il commencé par dénoncer. Puis, il a appelé la jeune génération à faire la politique autrement. « « Lorsqu’on est de la jeune génération, il faut éviter de répéter les mêmes erreurs du passé. Notre génération doit faire rêver les Ivoiriens. Nous devons faire la politique intelligemment. Les Ivoiriens attendent de nous, des débats, de la contradiction et non distiller des messages de haine », a exhorté Mamadou Touré, avant d’ajouter : « Nous avons une responsabilité qui est de faire en sorte que les populations vivent dans la cohésion. Ne cédez pas aux provocations ».
Assane Niada
