Politique

Candidature à la présidentielle d’octobre 2025: Alassane Ouattara dissipe les incertitudes, mais maintient le suspense

candidature-a-la-presidentielle-doctobre-2025-alassane-ouattara-dissipe-les-incertitudes-mais-maintient-le-suspense
Depuis ce jeudi 9 janvier 2025, Alassane Ouattara a dissipé quelques doutes sur sa candidature à la présidentielle d’octobre 2025. (Ph : DR)
PARTAGEZ
Si jusque-là il avait maintenu le mystère, Alassane Ouattara a commencé, depuis hier, à dissiper l’épais brouillard sur sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025 en Côte d’Ivoire. Devant le corps diplomatique, le chef de l’État a annoncé en de termes sibyllins, sa candidature à la communauté internationale.

Après la réforme constitutionnelle de 2016 qui a remis les compteurs à zéro, le chef de l’État, après avoir brigué le premier mandat de la troisième République, est fondé, à nouveau, à se porter candidat pour le second mandat. Seulement voilà. Depuis un bon moment, le RHDP, formation politique dont il est le président, plusieurs organisations de la société civile et des couches socio-professionnelles ne cessent de solliciter sa candidature à cet important scrutin. Mais jusqu’à cette date du jeudi 9 janvier 2025, Alassane Ouattara n’a pas encore clarifié sa position. Accédera-t-il à l’appel de ses concitoyens ? Au premier jour de la cérémonie de présentation des vœux de la Nation, l’on en sait un peu plus sur la réponse du président de la République. Devant les membres du corps diplomatique, Alassane Ouattara a clairement indiqué qu’il peut et qu’il veut encore servir son pays, même s’il estime qu’il a une demie douzaine de cadres de son parti qui sont aussi aptes à être candidats.

A lire aussiDiscours du chef de l'Etat Alassane Ouattara face aux membres du corps diplomatique accrédités en Côte d’Ivoire

« L’année 2025 est une année électorale pour la Côte d’Ivoire. Ce processus électoral qui a été enclenché, en octobre 2024, avec la révision de la liste électorale, verra l’élection présidentielle en octobre 2025. À cet égard, je voudrais dire qu'il y a cinq ans, exactement en 2020, j'indiquais au corps diplomatique qu'il était de mon intention de ne plus être candidat, parce que j'estimais qu'il fallait passer la main à une nouvelle génération. Aujourd'hui, je peux vous dire que j'ai bien fait d'accepter la proposition de mon parti. À la date d'aujourd'hui, je n'ai pas encore pris de décision, mais je peux aussi vous rassurer que je suis en pleine santé et désireux de continuer de servir mon pays. Comme je l'ai également dit, mon parti dispose d'au moins une demi-douzaine de candidats qui sont dans cette salle. Mais je voudrais rassurer encore une fois, nos compatriotes et l’ensemble de la communauté internationale, quant à la tenue d’une élection paisible, démocratique et transparente », a indiqué Alassane Ouattara. Même si la réponse ne coule pas de source, une analyse du discours du président sur la base du narratif qu’il a utilisé, permet de dire que la candidature du chef de l’État à sa propre succession ne fait plus l’ombre d’aucun doute.  Depuis près d’un an où les meetings et autres déclarations pour solliciter sa candidature se succèdent et se multiplient, c’est la toute première fois que Ouattara parle de sa candidature avec des termes aussi clairs que limpides.

Après le corps diplomatique, le OUI de Ouattara sera certainement devant le corps social

Le 18 juin 2024, lors de son discours sur l’état de la Nation à l’hôtel Ivoire, beaucoup s’attendaient à ce que le chef de l’État donne sa position. Ce jour-là, il a driblé tout le monde. Conscient lui-même qu’il avait driblé tout le monde, il a fini par lâcher cette phrase : « Le protocole dit que vous êtes un peu déçus. Mais ce sera pour la prochaine fois ». Et cette prochaine fois, d’autres encore ont cru qu’il allait se prononcer sur sa candidature en septembre 2024, quand il avait convoqué la haute direction de son parti à une grande réunion, toujours à l’hôtel Ivoire. Ce fut encore un rendez-vous manqué. Depuis, toutes les supputations vont bon train. Mais le discours de ce jeudi, devant tous les ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire, a le mérite d’être plus ou moins clair sur la position du Président. Au niveau national, la quasi-totalité des populations, au regard du niveau de développement de la Côte d’Ivoire et surtout la paix qui règne dans le pays, dans une sous-région troublée en proie au terrorisme, tous souhaitent que Ouattara soit encore là en 2025 pour continuer le second miracle. Faire cette déclaration devant le corps diplomatique est un message fort que le président Ouattara veut envoyer à la communauté internationale.

A lire aussiDiscours du président de la République Alassane Ouattara face aux bureaux des institutions de la république et des autorités judiciaires

En évoquant la situation exceptionnelle de 2020 qui l’a amené à revenir sur sa décision et à déclarer qu’il a eu raison de se porter candidat, Alassane Ouattara voulait indiquer à son auditoire que le contexte de 2025 n’est pas loin de celui de 2020. En 2020, il fallait s’appeler Alassane Ouattara pour épargner le pays d’une déstabilisation avec un soulèvement subversif en interne avec des ramifications militaires à l’extérieur. Aujourd’hui, il est vrai que les données ont changé, mais le péril demeure dans une sous-région où sur quatre pays voisins, trois sont dirigés par des régimes d’exception et deux sont minés par le terrorisme. Devant les ambassadeurs réunis, Alassane Ouattara a justifié en des termes diplomatiques, la nécessité de sa candidature dans un contexte géopolitique mondial, africain et sous-régional très tourmenté. Pour terminer, en évoquant sa bonne santé et en utilisant le syntagme « désireux de continuer de servir mon pays », Alassane Ouattara veut clairement indiquer qu’il est prêt pour le service. Cependant, comme il en a l’habitude depuis un certain moment, le président du RHDP veut tout de même laisser planer le doute sur sa candidature. Raison pour laquelle il est revenu à nouveau sur la fameuse demi-douzaine de cadres de son parti, susceptibles d’être candidats en 2025. En définitive, l’on peut dire que le président du RHDP n’a pas encore prononcé ce fameux ‘‘OUI’’ qui va libérer aussi bien ses militants et les nombreux Ivoiriens qui sollicitent sa candidature. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que la fumée blanche n’est plus loin. Après le corps diplomatique, le OUI de Ouattara sera certainement devant le corps social.

Kra Bernard

Newsletter
Inscrivez-vous à notre lettre d'information

Inscrivez-vous et recevez chaque jour via email, nos actuaités à ne pas manquer !

Veuillez activer le javascript sur cette page pour pouvoir valider le formulaire