
Cette campagne régionale du gouvernement s'organise en partenariat avec l’UNFPA. Le déjeuner de presse avait pour objectif de présenter les enjeux, les objectifs et les activités phares de la campagne régionale ; de sensibiliser et mobiliser les professionnels des médias sur l’urgence d’éliminer la fistule obstétricale ; de mettre en lumière les histoires à succès et la résilience des femmes traitées et guéries ; de favoriser des échanges directs entre journalistes, experts, autorités sanitaires et partenaires techniques ; et enfin d'Impliquer les professionnels des médias dans le plaidoyer et la mobilisation de ressources.
Considérée comme une tragédie sanitaire, parce qu’étant perçue comme une maladie de la honte, la fistule obstétricale survient généralement à la suite d’un accouchement difficile et prolongé. Elle se manifeste chez la femme, victime par des fuites urinaires ou de matière fécales.
Prenant la parole, Cécile Compaoré Zoungrana, représentante résidente de l’UNFPA en Côte d’Ivoire, a fait savoir que la fistule obstétricale « est l’une des blessures les plus injustes que puisse subir une femme. Elle est la conséquence directe d’un accès insuffisant à des soins de santé de qualité lors de l’accouchement.» Selon la dernière enquête Démographique et de Santé (2021), plus de 74 000 femmes en Côte d'Ivoire vivent avec cette pathologie, a-t-elle ajouté. À l'en croire, cette maladie n'est pas pour autant une fatalité. « Pourtant, cette tragédie peut être évitée. Elle peut être soignée. Elle peut être éliminée. Depuis 2012, grâce aux efforts conjoints du gouvernement ivoirien, de l’UNFPA, de KOICA et de plusieurs partenaires, plus de 4 400 femmes ont retrouvé leur dignité à travers des interventions chirurgicales réussies, et plus de 2 200 ont pu être réinsérées dans la société. »
redonnez espoir aux femmes et contribuez à restaurer leur dignité
Pour elle, les journalistes ont un rôle fondamental à jouer dans cette lutte pour l'élimination de la maladie. « Chers partenaires des médias, votre rôle est crucial. Vous êtes les premiers alliés de ce combat. Par vos reportages, par vos articles, par vos témoignages, vous pouvez briser le mur du silence. Sensibilisez l’opinion publique, interpelez les décideurs et les partenaires surtout, redonnez espoir aux femmes et contribuez à restaurer leur dignité et à les réinsérer dans leurs communautés. »
Et d’indiquer que cette deuxième édition de la campagne régionale ne sera pas seulement « un moment technique ou médical ; elle sera surtout un cri collectif d’indignation et d’action pour mettre fin à l’injustice silencieuse que constitue la fistule obstétricale en Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier. »
La représentante de Nassénéba Touré, ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfant, a révélé que cette édition de la Conférence Sud-Sud, va mobiliser des chirurgiens de 13 pays de la sous-région. En outre, elle permettra de traiter au moins 144 femmes, de former 23 chirurgiens, et surtout, de renforcer la solidarité africaine pour éradiquer cette maladie d’ici à 2030.
Cette campagne ne se limite pas à l’acte chirurgical. Ce sera aussi l’occasion de mobiliser les ressources nationales, les partenaires techniques et financiers, les collectivités territoriales, le secteur privé, autour d’un objectif commun : ne laisser aucune femme de côté, a-t-elle poursuivi.
Cissé Sindou, président du Conseil d'Administration de la MS-Média, a justifié l'intérêt des journalistes à être partie prenante à l'organisation de ce déjeuner de presse: « Concrètement, chères consœurs, chers confrères, il est attendu de nous, un accompagnement médiatique à titre citoyen, par des diffusions d’articles de presse, de diffusion de spots et des insertions de visuels en rapport avec une série d’activités prévues dans les jours et semaines à venir, et qui auront pour clou, un gala de mobilisation de ressources pour financer la prise en charge médicale et la réinsertion sociale de femmes victimes de fistule obstétricale. Mais, au-delà de cette sollicitation ponctuelle, il s’agira pour nous de jouer un rôle dans l’élimination de la fistule obstétricale d’ici 2030. »
Ernest Famin