Alors que la Confédération africaine de football (CAF) a décidé que les chaînes nationales ne diffuseront que la moitié des matchs, de nombreux internautes estiment que cette décision prive injustement les populations africaines de l’intégralité d’une compétition qu’elles financent largement.
Ce sont notamment des influenceurs ivoiriens très célèbres en Afrique francophone qui ont fait grimper la tension ces derniers jours, multipliant les prises de parole virales pour défendre la cause des chaînes nationales africaines et dénoncer ce qu’ils qualifient d’« injustice ».
Apoutchou National, l’un des plus célèbres influenceurs connu en Afrique francophone :
> « Comment la CAF peut elle refuser de vendre aux télés africaines tous les matchs qu’elle a vendus à Canal+? Une coupe africaine vendue exclusivement a une société française? C’est les foutaises! Comment peut‑on nous vendre notre CAN à moitié et dire que c’est pour le peuple ? Moi, je veux voir tous les matchs sur les chaînes nationales comme tout Africain ! Quand c’est payant pour quelques privilégiés, ça s’appelle comment ? »
Gbi de Fer, célèbre humoriste connu pour ses prises de positions politiques :
> « La CAF doit arrêter de faire dans le business et penser au peuple. La CAN c’est notre fierté. On ne veut pas de miettes, on veut les 52 matchs en clair ! »
Stoni, élu meilleur influenceur de la CAN 2023:
> « Canal+ peut continuer de gagner de l’argent, mais pas au détriment de nos chaînes et de nos populations. La télé gratuite doit rester complète. »
Franck Zorro Bi, influenceur ivoirien et chroniqueur politique :
> « Quand on finance une compétition, on a le droit de la regarder en entier. Priver les gens de la moitié des matchs, c’est priver l’Afrique de sa fête ! »
Hassan Hayek, célèbre influenceur ivoiro-libanas, très suivi, a lancé un message fort : « Canal+ veut voler aux Africains leur propre CAN. Ce n’est plus du business, c’est de la prédation. Boycottons si on nous méprise. »
D’autres voix encore se sont jointes à ce mouvement, relayant des messages indignés, des appels à l’unité des télévisions africaines et des critiques virulentes envers la communication jugée « minimaliste » de la CAF.
> «Pauvre Afrique… même pour des matchs de football, on retire des matchs à nos propres chaînes nationales au profit d’une chaîne étrangère. Et on ne laisse même pas la possibilité d’acheter tous les matchs, on leur impose de diffuser la moitié quelque soit le prix payé. C’est abusé ! , commentaire largement partagé.
Des centaines de milliers d’internautes ivoiriens et africains ont exprimé leur colère et leur soutien aux chaînes nationales RTI et NCI, qui ont acquis les droits pour la CAN 2025, estimant que cette décision prive les populations de leur propre fête.
Cette mobilisation numérique intervient alors que les négociations sont encore en cours entre la CAF et une vingtaine de chaînes nationales africaines pour tenter d’élargir l’accès aux matchs en clair.
Le bras de fer est lancé, et la mobilisation en ligne ne montre aucun signe d’essoufflement. Pour les Ivoiriens, la CAN appartient au peuple. Pas à un monopole.
Et c’est le même son de cloche dans toute l’Afrique, où les téléspectateurs, de Dakar à Kinshasa, en passant par Lomé, Ouagadougou ou Cotonou, ont décidé d’exprimer leur déception et leur désaccord face à cette décision de la CAF, qu’ils jugent injuste, opaque et humiliante pour le peuple africain.
En attendant la réponse de la CAF et la demande des chaines africaines, l’affaire continue de faire grand bruit au point que les médias européens France 24, BBC,TV5 et RFI en font désormais largement écho.
Yacouba Doumbia
