Culture

Ciné-Débat : Le film "Harcèlement 2.0" brise le silence sur le cyberharcèlement en Afrique

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La salle de la ‘’Maison des jeunes et du savoir’’ de Yopougon a vibré, samedi 16 août 2025, au rythme d’une projection pas comme les autres.

L’avant-première ouest-africaine du film documentaire « Harcèlement 2.0 : résilience des Africaines connectées » y a été présentée lors d’un ‘’Ciné-débat’’ organisé par l’Ong Voix de Femme et Polaris Association.

Réalisé par Aché Ahmat Moustapha, cinéaste d’origine tchadienne, ce long-métrage de 75 minutes met en lumière les blessures invisibles causées par le cyberharcèlement. Victimes, influenceuses, avocates et personnalités politiques y témoignent à visage découvert, révélant l’ampleur d’un phénomène encore trop banalisé.

« Avec ce qui se passe aujourd’hui sur les réseaux sociaux, il y a une réelle urgence à briser le silence. Le film donne la parole aux victimes, mais aussi aux experts pour comprendre pourquoi certains, derrière un écran, s’adonnent à ces violences », a expliqué la réalisatrice.

« La honte doit changer de camp »

La rencontre a rassemblé des sociologues, avocats, leaders religieux et acteurs associatifs. Pour Yao Akissi Cédia Christelle, présidente de l’Ong Voix de Femme, l’heure n’est plus au déni : « Nous avons enregistré cette année des cas de cyberharcèlement ayant conduit au suicide. Le message est clair : la honte doit changer de camp. On doit briser les tabous et dénoncer sans attendre. Un seul commentaire peut détruire une vie », a-t-elle martelé.

Aux côtés des organisateurs, Zakaria Kamagaté, directeur pays adjoint de Polaris Association, a souligné l’importance de mobiliser les outils numériques pour lutter contre les violences virtuelles qui touchent particulièrement les jeunes Africains.

Au-delà de la projection, le ‘’Ciné-débat’’ a permis d’ouvrir un espace de dialogue intergénérationnel sur les dérives des réseaux sociaux et la nécessité d’actions concrètes pour protéger les victimes. Un premier pas, espèrent les initiateurs, vers une prise de conscience collective et une mobilisation durable contre le cyberharcèlement en Afrique.