
La mise en place de cet important projet continental vise, d’une part, à libérer progressivement le commerce des services, renforcer la compétitivité, promouvoir le développement durable et attirer les investissements. Mieux, il a pour objectif d’éliminer progressivement les barrières tarifaires et non tarifaires, augmenter le volume d’échanges intra-africain qui est passé de 16% à 50% en 2025, améliorer l’efficacité des procédures douanières et améliorer la coopération sur les obstacles techniques au commerce, d’autre part.
Malan Michel, Conseiller technique du ministère du Commerce et de l’Industrie, explique que la ZLECAF n’est pas qu’un accord commercial, mais une vision d’une Afrique solidaire, intégrée, tournée vers l’avenir. Représentant le ministre Souleymane Diarrassouba, au récent atelier de formation des journalistes et des blogueurs sur la ZLECAF, récemment tenu à Abidjan, il est allé plus loin pour dire que cette volonté des chefs d’État africains traduit « une vision panafricaine, visant à favoriser l’unité, le développement des échanges intra-africains, à renforcer l’économie du continent ».
Les opportunités économiques pour les secteurs privé et public
À ce jour, 54 sur les 55 États membres de l’Union africaine (UA) ont signé l’accord portant création de la ZLECAF. Cependant, 48 pays, y compris la Côte d’Ivoire, l’ont ratifié. Ce vaste marché continental comprend une population estimée à 1,3 milliard d'habitants. D’ailleurs, c’est le plus grand marché unique au monde avec un produit intérieur brut (PIB) combiné, estimé à 3,4 billions de dollars. Il prend donc en compte un vaste marché intégré, offrant de nombreuses opportunités pour les investisseurs africains, avec un impact certain sur le développement socio-économique des pays, en soutenant ainsi une source de création d'emplois pour les jeunes. En effet, selon la Banque mondiale, les échanges intra-africains, aujourd'hui limités à environ 17%, les échanges globaux pourraient croître à plus de 52% d'ici 2035. Malan Michel indique que ce sont plus de 12 millions d'emplois qui sont créés en vue de sortir de l'extrême pauvreté, près de 30 à 50 millions de personnes sur la même période.
Par ailleurs, le commerce intracontinental des produits agricoles pourrait croître, pour atteindre une valeur de 1 000 milliards de dollars US d'ici 2030. « Ce sont autant de perspectives qui s'ouvrent, notamment pour les entrepreneurs, les femmes, les jeunes, les industriels et les agriculteurs africains », soutient-t-il. Au niveau de la Côte d'Ivoire, le proche collaborateur du ministre du Commerce et de l’Industrie note plusieurs actions stratégiques engagées pour tirer pleinement profit de cette initiative continentale. Il s’agit, entre autres, de l’accès à de nouveaux marchés grâce à la délocalisation de leurs activités dans d’autres pays africains, l’accès des entreprises ivoiriennes aux normes étrangères, l’augmentation de l’efficacité et transfert de technologie, l’accès à l’investissement direct étranger (IDE) avec un afflux des investisseurs vers le continent et un accès au financement des entreprises. Le secteur public bénéficie aussi de ces avantages, surtout pour l’accélération de la transformation structurelle de l’économie par l’industrialisation (PND 2021-2025). La ZLECAF va aider la Côte d’Ivoire à utiliser le commerce comme un levier de la transformation structurelle de son économie, en accélérant la croissance économique grâce à sa diversité agricole. Ce marché continental évolutif de 1,3 milliard de consommateurs, dont 600 millions de classe moyenne, sera l’occasion également pour la jeunesse ivoirienne de prendre des initiatives par le biais de l’entreprenariat.