
Une opération mal ficelée
Très tôt le matin, les deux compères se sont improvisés cow-boys. Ils réveillent le troupeau et l’emmènent vers des pâturages éloignés. Mais après plusieurs kilomètres de marche forcée, les bêtes, fatiguées et visiblement plus têtues que leurs voleurs, refusent d’avancer. Fin de la cavale bovine. Informé du vol, K.K. lance aussitôt une battue.
Les hommes chargés des recherches n’ont pas eu besoin de flairer comme des pisteurs professionnels : les bœufs avaient laissé derrière eux de généreuses empreintes. Résultat : la majorité du troupeau a été retrouvée du côté d’Abobo-kéikoi. Mais 11 animaux manquaient toujours à l’appel. Revendus en douce ? Égarés ? Mystère.
Le procès : pas de pitié pour les apprentis cow-boys
Devant le tribunal, K.K. a rappelé qu’il avait déjà été victime de vols à répétition sans jamais voir les auteurs punis. Cette fois-ci, il voulait une sanction exemplaire.
La justice ne s’est pas fait prier : 24 mois de prison ferme pour Razack et Soumaïla, accompagnés d’une interdiction de paraître pendant cinq ans et d’une perte de leurs droits civiques sur la même durée.
Une addition salée
Comme si cela ne suffisait pas, les deux voleurs devront s’acquitter d’une amende de 500 000 Fcfa et de 4 400 000 Fcfa de dommages et intérêts à K.K., soit l’équivalent de 400 000 Fcfa par bœuf perdu. De quoi les vacciner, à l’avenir, contre toute velléité de jouer les dresseurs de troupeaux.
Une leçon pour tous
Ce jugement illustre la fermeté de la justice face au vol de bétail, un fléau qui fragilise encore de nombreux éleveurs à travers le pays. Et si l’histoire prête à sourire par son scénario digne d’une comédie burlesque, elle rappelle surtout que derrière chaque vache volée, c’est la sueur d’un éleveur qui s’évapore.
MZ