
Maître Akere Tabeng Muna, ancien bâtonnier et figure respectée du monde juridique, a saisi officiellement le Conseil constitutionnel pour contester la candidature de Paul Biya, chef de l’État en exercice depuis plus de quarante ans.
Dans sa requête, Akere Muna s’appuie sur l’article 118 de la loi électorale, qui rend inéligibles les personnes se plaçant dans une situation de dépendance ou d’intelligence avec une puissance étrangère ou une influence extérieure. Selon lui, la candidature de Paul Biya contrevient à cet article, soulevant ainsi un débat central sur la légitimité du président sortant à briguer un nouveau mandat.
Au-delà d’un simple recours juridique, l’initiative de l’avocat traduit la volonté d’une partie de la classe politique et de la société civile de remettre en cause la normalisation d’un système verrouillé depuis des décennies. Elle questionne également la crédibilité du processus électoral camerounais, à un moment où la population exprime de plus en plus ouvertement son désir de changement.
Le Conseil constitutionnel se retrouve désormais face à une décision à forte portée politique et juridique. Une invalidation éventuelle de la candidature de Paul Biya pourrait bouleverser totalement les équilibres de la présidentielle. Dans le cas contraire, la démarche d’Akere Muna restera comme un signal fort d’une opposition déterminée à utiliser tous les leviers institutionnels disponibles.
Cette action confirme que l’élection de 2025 dépasse le cadre d’une simple compétition électorale : elle représente un moment de vérité pour la démocratie camerounaise. Entre aspirations au changement et défense d’un régime solidement installé, l’issue de ce bras de fer pourrait ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire politique du Cameroun.