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Soudan en crise : Deux gouvernements, deux présidents, un pays au bord de la partition

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Le Soudan s’enfonce un peu plus dans la crise politique et militaire. Le général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, chef des Forces de soutien rapide (FSR), a été investi ce samedi à la tête d’un gouvernement parallèle, lors d’une cérémonie solennelle organisée à Nyala, capitale du Darfour du Sud, hier samedi 30 août 2025.

Devant un juge acquis à sa cause, l’ancien chef paramilitaire a prêté serment en tant que président du conseil présidentiel, consolidant ainsi son autorité sur les territoires sous contrôle des FSR.

Cette investiture officialise la mise en place d’une structure politique rivale face au gouvernement du général Abdel Fattah al-Burhan, installé à Port-Soudan et toujours reconnu par la communauté internationale.

Le mois dernier, les FSR avaient déjà annoncé la création d’un cabinet parallèle, composé d’un Premier ministre civil et de quinze membres du conseil présidentiel, en alliance avec un groupe armé actif au Kordofan. Objectif affiché : donner aux paramilitaires un poids équivalent à celui des Forces armées soudanaises dans d’éventuelles négociations de paix.

Pendant ce temps, le camp d’al-Burhan tente de maintenir son autorité. Son Premier ministre, Kamil Idris, a réuni cette semaine un premier conseil des ministres à Khartoum et a promis un retour effectif dans la capitale dès la réouverture de l’aéroport prévue en octobre.

Analystes et diplomates redoutent désormais une partition de facto du Soudan, deux ans après le déclenchement du conflit entre l’armée régulière et les paramilitaires.

L’investiture d’Hemedti apparaît comme un tournant, renforçant le risque d’un éclatement durable du pays entre deux pouvoirs rivaux.