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Opinion

Le journaliste Ferro Bally tire à boulet rouge sur la gauche ivoirienne

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Le journaliste Ferro Bally (Photo DR)
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Gauche émiettée

La boucle est bouclée. Né, dans la clandestinité en 1988 afin de conduire le combat pour le multipartisme, le Front populaire ivoirien (FPI) est désormais en désordre de bataille et en ordre dispersé.

A l'instar du Parti socialiste français (PS, lancé en 1969 pour refonder la Sfio), son parrain à l'Internationale socialiste, le FPI a volé en menus morceaux. Et les similitudes paraissent troublantes.

Pascal Affi N'Guessan a fini par remporter la rude bataille contre ses dissidents internes. Et, à la tête du FPI depuis 2001, il représente le Olivier Faure (actuel premier secrétaire du PS) d'un parti fragilisé et en perte de vitesse.

Car, si le "frondeur" Benoît Hamon a quitté le PS, en 2017, qu'il ne trouvait plus fédérateur pour créer le parti "Génération", Laurent Gbagbo (à g.) en a fait autant.

L'ancien président de la République a démissionné, en 2021, du FPI dont il est le fondateur pour porter sur les fonts baptismaux, en octobre de la même année, le Parti des peuples africains-section de Côte d'Ivoire (PPA-CI).

A son tour, Simone Ehivet-Gbagbo, dinosaure du FPI, n'a pas été en reste. Elle a suivi les premières traces d'Arnaud Montebourg, transfuge du PS en rupture de ban.

Si un mouvement, L'Engagement (du titre de son livre), a vu le jour, en 2021, pour soutenir la candidature de Montebourg à la présidentielle de 2022 en France, avant de faire long feu, l'ex-Première dame de Côte d'Ivoire est allée plus loin.

Ayant aussi rompu avec le FPI, elle vient de prendre la présidence d'un groupement politique initié, en 2021, par ses "filleuls" pour appuyer ses actions: le Mouvement des générations capables (MGC), destiné à porter sa candidature à la prochaine présidence de la République.

Et le socle électoral d'une Gauche ivoirienne emiettée - au même titre que son homologue française - se trouve aujourd'hui d'autant grignoté que la boîte de Pandore a été ouverte, en 2011 déjà, à la perte du pouvoir d'État.

Le professeur Mamadou Koulibaly, alors président intérimaire au lendemain de l'arrestation et de l'emprisonnement d'Affi, a claqué la porte du parti pour créer sa formation politique, Lider.

Et à la suite de la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP) des Kablan Appia, qui a fait défection, le Cojep de Charles Blé Goudé, sorte de clone de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, s'est démarqué clairement du mentor Gbagbo.

Pour afficher son autodétermination, il est sorti de la défunte coalition de La majorité présidentielle (LMP), pour faire cavalier seul. N'étant plus allié, il est désigné comme adversaire sur le terrain politique par le PPA-CI, qui ne ménage ni le FPI ni le MGC.

Et au sein de la Gauche ivoirienne, la guerre ouverte est déclarée entre anciens camarades transformés, pour la conquête du pouvoir, en duellistes.

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