Politique

Élection présidentielle 2025 GBAGBO : Directeur de campagne de Ouattara

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À trois mois de la prochaine élection présidentielle, la cote de popularité d’Alassane Ouattara a pris l’ascenseur, grâce à Laurent Gbagbo, dont les déclarations font de lui, le directeur de campagne par procuration du candidat pressenti du parti au pouvoir

Après quatorze ans de gestion du pouvoir, le chef de l’État jouit visiblement d’une sympathie auprès d’une bonne frange de la population. Chose peu courante pour des dirigeants ayant une certaine longévité au pouvoir. Fragilisés par les attentes non satisfaites et les espoirs déçus, bien des chefs d’État finissent par perdre de leur cote de popularité.

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Cela est loin d’être le cas d’Alassane Ouattara. La quinzaine d’années passées par celui-ci au pouvoir ne semble manifestement pas avoir érodé la cote de sympathie dont il jouit auprès des populations ivoiriennes en général, et de ses partisans, en particulier. En témoigne la mobilisation phénoménale qu’il a été donné de voir au dernier round du congrès de son parti, le RHDP, qui s’est tenu dimanche 22 juin 2025 au stade d’Ebimpé.

Un regain d’attachement à Ouattara

Pour un chef de l’État peint quotidiennement en noir par l’opposition et qui n’a certainement pas tout réussi après quatorze ans de gestion du pouvoir, c’est assurément un sacré exploit que cette marée humaine se soit déplacée pour lui. Plusieurs de ces hommes et femmes ont payé de leur poche, leur transport pour se rendre, de leurs communes respectives ou même des villes de l’intérieur, pour certains, au stade d’Ebimpé. On ne compte pas celles et ceux de la diaspora qui ont payé leurs billets d’avion pour venir prendre part à cet historique congrès, dont le clou aura été ce rassemblement de plus de 100 000 personnes au stade.

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Une telle ferveur pour témoigner leur attachement quasi-fétichiste à Alassane Ouattara qui, aujourd’hui encore, incarne à leurs yeux, un modèle inspirant de résilience, de bâtisseur, et mieux, de garantie de stabilité sociopolitique. Qu’on ne s’y trompe pas : ce regain de sympathie, voire de fascination pour Ouattara - en témoigne la vidéo virale de ce vieil homme qui pleurait devant le chef de l’État au stade, est une façon pour ces hommes et femmes de l’assurer qu’ils restent un rempart pour lui ; qu’ils restent déterminés à faire bloc autour de lui au cas où certains aventuriers voudraient troubler son sommeil. Mieux, qu’ils sont debout pour le reconduire dans ses fonctions, s’il venait à faire droit à leur requête de le voir défendre les couleurs du RHDP à la présidentielle d’octobre prochain.

 Des déclarations identitaires comme produit dopant

On en est là parce que les déclarations guerrières de l’ancien président, Laurent Gbagbo, devenues récurrentes et les propos haineux de nombre de ses partisans sur la toile ont eu pour effet de raviver l’instinct de survie de ces Ivoiriens se réclamant de Ouattara, lesquels voient en ces propos incendiaires du camp Gbagbo, une réelle menace. À force d’entendre des dérives identitaires, sur fond de propos xénophobes et tribalistes de la bouche des nervis de Gbagbo comme Koua Justin, ils ont fini par activer leur instinct grégaire.

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À force d’entendre Laurent Gbagbo lui-même appeler à la bagarre ou au combat pour faire prendre en compte ses récriminations, ils y voient une sorte de message dopant les invitant à resserrer les rangs pour faire front contre l’adversité. À cet ancien chef de l’État, qui se dit prêt à se battre et qui promet de faire barrage à un « 4e mandat », ils répondent qu’ils feront bloc autour de Ouattara, le moment venu. Et même se lèveront comme un seul homme pour le porter à nouveau au pouvoir s’il se décidait à être finalement candidat à la prochaine présidentielle. Voilà comment, d’adversaire politique, Laurent Gbagbo devient le directeur de campagne avant l’heure d’Alassane Ouattara, au cas où celui-ci viendrait à céder à la pression de ses hommes de le voir rempiler.

Assane NIADA

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