
Dans une vidéo diffusée le 10 juillet sur les réseaux sociaux, le président du parti, Tidjane Thiam, a dénoncé ces arrestations qu’il qualifie d’« injustes ». Pourtant, des sources proches du dossier affirment que ces jeunes activistes seraient impliqués dans des tentatives coordonnées de perturbation de l’ordre public. À en croire ces mêmes sources, il s’agirait d’une cellule active d’étudiants militants du PDCI-RDA, ex-membres de la défunte Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), et encouragés à passer à l’action par certains cadres du parti.
Une dénonciation venue de l’intérieur
Derrière ces arrestations, un fait majeur : la dénonciation par des membres, eux-mêmes de ce groupe informel, mettant au jour un plan de déstabilisation progressive. Les autorités ont réagi en procédant à des arrestations ciblées, empêchant ainsi ce qui aurait pu dégénérer en troubles majeurs. Le discours de Tidjane Thiam, loin d’apporter un éclairage à la situation, semble bien être, selon des analystes, une manœuvre de diversion pour masquer les responsabilités internes. Fait notable, alors que ces jeunes militants paient le prix de leur outrecuidance, le président du parti, Tidjane Thiam, s’est planqué en France, officiellement, pour des raisons privées.
Ses proches parents et depuis peu piliers du PDCIRDA, en l'occurrence, Aziz Thiam et Yamousso Thiam, ont également quitté le territoire sur la pointe des pieds. Une mise à l'abri qui suscite de nombreuses interrogations, notamment sur la sincérité des appels à la « résistance démocratique », lancés par le nouveau leader du parti. Le contraste est donc frappant : pendant que les jeunes sont envoyés au casse-pipe et exposés aux poursuites judiciaires, le président du PDCI-RDA et sa famille se planquent à l’étranger. Une posture qui renforce le sentiment d’un double discours : celui d’un homme qui se proclame défenseur de la démocratie, tout en étant soupçonné de manœuvrer dans l’ombre pour semer le désordre via les jeunes de son parti.
L’État en alerte
Pour les autorités ivoiriennes, le spectre du Conseil National de Transition (CNT), mis en place en octobre 2020, dans le cadre d'un plan d'insurrection savamment ourdi par l'opposition, ne doit plus se reproduire. Malgré ses dénégations, Tidjane Thiam avait alors été cité par Pascal Affi N’Guessan, porte-parole du CNT, comme l’un des soutiens de cette organisation fantoche qui avait plongé le pays dans une spirale de violences, causant près de 100 morts.
Les autorités ivoiriennes ont pris l'engagement de ne plus se laisser surprendre. La Côte d’Ivoire qui se prépare à une nouvelle échéance électorale, est désormais vigilante. Ses forces de sécurité sont en alerte. Le gouvernement semble déterminé à ne pas laisser prospérer les réseaux putschistes qui, en 2020, avaient failli briser l’ordre républicain.