
Cet acte symbolique s’inscrit dans la première phase d’un programme de réaffirmation des frontières sur 150 kilomètres, allant jusqu’à l’approche d’Abengourou (Est ivoirien). Objectif : consolider la souveraineté des deux États, tout en favorisant la cohabitation pacifique et l’intégration économique. La deuxième phase, prévue pour 2026, s’étendra jusqu’à Bouna (Nord-Est ivoirien).
Pour le Secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire (CNFCI), Diakalidia Konaté, « les frontières ne sont pas des barrières, mais des passerelles d’intégration. Nous voulons que nos populations puissent vivre en harmonie et partager les bénéfices de notre coopération ».
Des attentes fortes des populations locales
À Afronou Poste, premier village ivoirien après la frontière, le chef Kouassi Aduluye se réjouit de cette initiative. « Nos enfants doivent connaître la limite de nos espaces de vie. Les Ghanéens peuvent entrer en Côte d’Ivoire facilement, et les Ivoiriens au Ghana, car nous sommes des frères », affirme-t-il.
Cependant, le quotidien reste marqué par des difficultés : absence d’électricité, d’école, d’eau potable et de routes praticables. Des préoccupations que les habitants espèrent voir prises en compte dans ce processus d’intégration.
Parmi les obstacles à une coopération pleinement bénéfique, l’orpaillage clandestin et la pollution inquiètent. « L’eau est souillée, il n’y a plus de poisson, et les déchets plastiques abîment nos filets », déplore le président des jeunes de Newtown, Yebouah Aprhong.
Les autorités locales promettent des actions pour lutter contre ces fléaux qui fragilisent à la fois l’environnement et les moyens de subsistance des populations.
Une frontière qui unit plutôt qu’elle ne divise
Malgré ces défis, l’esprit de fraternité domine. « Ici, il n’y a aucun problème. Nous partageons les mêmes cultures, les mêmes coutumes, et une véritable interaction professionnelle et culturelle nous unit », assure Yebouah Aprhong.
La réaffirmation des frontières entre la Côte d’Ivoire et le Ghana devient ainsi un symbole de solidarité régionale, porteur d’espoir pour un avenir de paix et de prospérité partagée.