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Décès de Koré Sery Evariste en prison : Assalé Tiémoko réagi et pointe le régime du doigt

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Ce lundi 6 octobre 2025, un communiqué de presse publié par le Directeur de l'administration pénitentiaire du Pôle pénitentiaire d'Abidjan (PPA), Abel Nangbélé Yeo, a annoncé le décès en prison d'un détenu du nom de Koré Sery Evariste, des suites d'une maladie.

"... en dépit de la prise en charge complète du protocole pré-opérationnel et post-opératoire, il (Koré Sery Evariste, Ndlr) rendait l'âme ce même vendredi (3 octobre, Ndlr), à vingt-trois (23) heures des suites de la pathologie pour laquelle il avait été conduit dans ces centres hospitaliers ci-dessus mentionnés", peut-on lire dans ledit communiqué.

Cette note n'a pas mis du temps pour faire réagir les populations. Parmi elles, le député-maire de la commune de Tiassalé, Assalé Tiémoko Antoine. Dans une publication ce même lundi 6 octobre, l'ancien candidat à l'élection présidentielle 2025, est revenu sur les faits qui étaient reprochés au défunt.

En clair, selon le communiqué du PPA, l'homme était arrêté pour "des faits d'atteinte à la défense nationale, attentat contre l'autorité de l'Etat, participation à une activité mercenaire, association de malfaiteurs et détention illégale d'armes et de munitions de guerre (1ere catégorie)".

Ainsi, pour Assalé, l'autorité a manqué de "préciser" si le détenu avait été "jugé et condamné ou s'il demeurait en détention provisoire" pendant cette periode. "Cet oubli interroge. Sauf indication contraire de la direction, tout porte à croire que M. Koré a passé plus de quatre années en détention sans jugement, en violation manifeste de l'article 167 nouveau du Code de procédure pénale. C'est une privation de liberté qui pourrait être qualifiée de ni légitime ni excusable", a-t-il dénoncé. 

Selon Assalé Tiémoko, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Sansan Kambilé, avait, en 2022, "défendu les nouvelles modifications au nom d'un objectif clair : réduire la surpopulation carcérale". Or aujourd'hui, selon lui, "nos prisons restent dramatiquement surpeuplées-près de 200% de leur capacité-selon la Commission nationale des droits de l’Homme de Côte d’Ivoire". 

Avant de déplorer que "dans nos pays, la détention provisoire tend à devenir la règle et la liberté, l'exception". Une pratique que le député dit avoir dénoncé depuis 2009 dans son ouvrage intitulé "Prisonnier en Côte d’Ivoire" .

"On ne peut pas se permettre d'empoisonner un citoyen et rechercher les preuves de sa culpabilité pendant plus de quatre années. La justice exige célérité, responsabilité et respect des droits fondamentaux et notamment du droit constitutionnel de la présomption d'innocence", a-t-il interpellé.