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Marche du Front commun : Tidjane Thiam, de tout cœur avec les manifestants violentés

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Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), Tidjane Thiam, a exprimé son soutien aux manifestants qui ont été violentés le samedi 11 octobre 2025, en Côte d’Ivoire.

Il a fait cette déclaration au cours d'un entretien qui a été diffusé ce lundi 13 octobre 2025 sur PDCI TV. Selon le président de ce parti de l'opposition qui fait partie, avec le PPA-CI de Laurent Gbagbo, du Front commun, plusieurs personnes avaient placé leurs espoirs en cette année 2025. Et ce, dans le but de voir les choses changer.

Sauf que, ce que "nous voyons malheureusement samedi sur les écrans, ce sont des bastonnades, des affrontements, des arrestations, l'utilisation du gaz lacrymogènes et le recours à la violence", a-t-il fait savoir. 

Pour M. Thiam, le pouvoir en place, le RHDP n'aura pas permis aux partis de l'opposition, le PDCI-RDA de présenter aux Ivoiriens les idées qu'il avait pour "améliorer" leurs conditions de vie. "Nous avions tous attendu 2025 avec impatience parce que nous pensions, en particulier nous au PDCI-RDA, que nous pourrions présenter aux Ivoiriens et aux ivoiriennes toutes les idées que nous avions pour améliorer la situation de notre pays. Nous pensions que nous serions en ce moment en plein débat d'idées qui s'affrontent...", a-t-il déclaré. Mais ce ne fut pas le cas, selon lui. Et c'est d'ailleurs pourquoi il a tenu à exprimer son soutien à toutes ces personnes qui ont été violentées au cours de la marche du Front commun. 

"Je veux avoir une pensée et un mot aussi pour tous ceux qui ont été arrêtés. Je m'associe aux souffrances et préoccupations de leurs familles. Et je veux mentionner deux personnes en particulier qui sont des militants du PDCI-RDA : Djeneba Soumahoro qui est une militante que nous connaissons tous, qui a été maltraitée de façon très violente et dont les images ont fait le tour du monde. Madame Assata Shérif qui a été arrêtée pour avoir simplement parlé à la presse étrangère. Ce n'est pas ce que nous souhaitons voir en Côte d’Ivoire", a-t-il dénoncé. 

En clair, pour Tidjane Thiam, la cause de tous ces troubles se trouve ailleurs. Car selon lui, les deux premières marches organisées par le Front commun, le 14 juin et le 9 août derniers, ont montré "toute la maturité" de l'opposition. Une situation qu'il qualifie donc de "malheureux". "Parce que, ça alimente les préjugés de ceux qui pensent que l'Afrique est le continent du chaos, du désordre, que nous sommes incapables de fonctionner de façon démocratique. Ça alimente ce genre de préjugés. Et moi en tant qu'africain, ivoirien, noir, je le regrette profondément. Parce que ce n'est pas l'image que je souhaite qu'on donne", s'est il désolé. 

En somme, Tidjane Thiam peine encore à comprendre comment les Ivoiriens peuvent dire à la communauté internationale que la Côte d’Ivoire est un "modèle exemplaire de développement et que tout se passe bien". "Alors, c'est difficile de concilier ce narratif avec le fait qu'on ait besoin de 44000 forces de l'ordre pour pouvoir organiser des élections avec le fait qu'on interdise les manifestations", a encore décrié le président du plus vieux parti de Côte d’Ivoire.