Politique

Législatives 2025 : Voici les outsiders du RHDP

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© Droits réservésCes candidats sont réconfortés dans leur position quant à leur victoire
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La campagne pour les législatives de 2025 prend fin, le vendredi 26 décembre à minuit. Le RHDP, parti au pouvoir a parrainé 255 candidats dont des ministres.

Si le choix des candidats n’a toutefois pas fait l’unanimité, certains font le poids face à leurs adversaires. À Yopougon, la plus grande commune du pays, six sièges sont à pourvoir. Le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, tête de liste du RHDP dit jouer sa survie politique. À la tête de la mairie depuis 2 ans, par ailleurs, coordonateur régional principal, sa liste est composée de plusieurs figures de proue du RHDP de la commune. Notamment, deux anciens députés ( Yaya Doumbia et Nassalatou Diaby), un ministre en fonction (Pr Adama Diawara) qui se présentent pour les postes de députés titulaires. Pour cette campagne de la quatrième législature, Adama Bictogo a misé sur la fibre communautaire à l’instar, de la campagne des municipales de septembre 2023. Durant les sept derniers jours, son équipe de campagne et lui ont rencontré les communautés ethniques et religieuses sans distinction, afin de présenter leur offre. Une campagne qui a été émaillée d’actes sociales. Peu avant l’ouverture, le président de l'Assemblée nationale sortant a lancé une initiative d’action sociale en vue d’aider les familles en difficulté tant sur le plan médical que scolaire.

 La liste "Tous ensemble pour Yopougon" fait face à celle de Dia Houphouët Augustin. Député sortant de Yopougon, sa liste de candidats est composée de cadres de l’ARDCI, FPI et de son parti. Yohou Dia Houphouët, conseiller municipal de Yopougon, n’a jusque-là pas participé à aucune session du Conseil installé depuis 2023. 

À Koumassi, le RHDP concourt pour trois sièges. Le Secrétaire exécutif, Ibrahima Cissé dit Bacongo fait maillage cette fois-ci, avec Traoré Adjaratou. La hache de guerre a été enterrée entre ceux deux figures du RHDP de Koumassi. Cette dernière ayant une base électorale à son actif, a tenté en vain de se faire élire aux législatives dernières sous la bannière indépendante. La relation entre les deux n’était cependant pas au beau fixe. Sangaré Yacouba député sortant fait office de troisième colistier. 

À Abobo, commune réputée être le bastion du parti présidentiel, le ministre d’État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara conduit la liste des 12 candidats. Yopougon et Abobo ayant le plus de sièges (six chacune) à la Chambre basse du Parlement. Pour sa première candidature à Abobo, Téné Birahima Ouattara a mis les petits plats dans les grands. Il a fait de Kandia Camara, maire d’Abobo, sa directrice de campagne. Qui est également coordonatrice régionale principale du RHDP de la commune. Téné Birahima Ouattara a bénéficié du soutien de tout le gotha de son parti pour cette élection. Karim Ouattara n’a ménagé aucun effort pour rallier la jeunesse et les mouvements de soutien du RHDP. Ainsi que le monde artistique. Le frère cadet du chef de l’État s’est engagé à payer les cotisations à la Couverture Maladie Universelle des femmes d’Abobo. Une campagne au cours de laquelle, il n’a manqué de rencontrer lui aussi, les communautés religieuses et ethniques du tissu social d’Abobo. 

À Tafiré, le vice-président de la République, Tiémoko Meyliet Koné, économiste réputé, défend les couleurs de son parti. Son encrage dans sa ville d’origine fait de lui un candidat invincible. Il conduit la seule liste en lice pour le siège de Badikaha, Niédékaha et Tafiré. Sa victoire est pour le moins sûre, quel que soit le taux de participation. 

À Béoumi, la bataille du Goly aura lieu. Trois mastodontes s’affrontent pour deux sièges. Sidi Tiémoko Touré, coordonateur régional et principal, a deux principaux challengers. D’un côté Doumbia Mamadou, opérateur économique, son "frère" issu de la même communauté ethnique Djassarakan, (ressortissant de Marabadjassa) et de l’autre, le député sortant, Me Blessy Chrysostome qui est avocat et membre influent du PDCI-RDA. Au cours d’une rencontre de proximité à Assengou, avec les populations, il a adressé un message en dialecte baoulé, invitant son auditoire à ne pas voter pour les candidats non originaires de la ville. "Tu voyages dans un car, ton voisin te dit qu'il est de Béoumi, pourtant son timbre vocal ne fait pas Béoumi, tu lui demandes de quel village est-il originaire. Il te répondra qu'il est de Béoumi ville. C'est toujours comme ça, ils sont toujours de la ville. Toumodi ville, Yamoussoukro ville, Botro ville, Bodokro ville, Sakassou ville, Dimbokro ville et j'en passe. Jamais originaires d'un village. Ils ne sont pas député, regardez comment ils se comportent. Et s'ils le deviennent alors ? Prenons conscience, sinon demain on va regretter amèrement", a-t-il déclaré. Me Blessy Chrysostome scande des tentatives de fraude de la part de son adversaire. Il a brandi une feuille volante indiquant des coordonnées d’électeurs du RHDP moyennant des transferts d’argent mobile money.  

Sidi Tiémoko Touré, directeur de campagne d’Alassane Ouattara lors de la présidentielle, a eu le temps de rallier la population à sa cause. Le Président de la République a obtenu 11.567/16. 191 voix dans ce département. 

À Daloa, Mamadou Touré est en roue libre. Après son sacre à l’élection du Conseil régional du Haut-Sassandra en 2023, la mobilisation qu’il a faite au lancement de campagne d’Alassane Ouattara pour la présidentielle dernière, a confirmé son indélébileté à Daloa. Durant ces derniers années, il a poussé l’opposition dans ses derniers retranchements. Ce qui fait de lui, l’homme politique le plus redouté de la région. Il a comme colistier,  Babaud Darret Mathieu, Karidja Diarra.

En vertu de l’article 88 du Code électoral, les ministre en fonction ne peuvent siéger à l’hémicycle. Ils devront choisir entre les deux postes dans un délai de huit jours, s’ils seraient élus. 

Bema Bakayoko