La présidente du Conseil régional du Cavally ne s’est pas contentée de défendre sa circonscription. Elle a conduit une véritable manœuvre d’encerclement politique, battant campagne sur tous les fronts, soutenant les candidats du RHDP et imprimant un rythme que l’opposition n’a jamais réussi à suivre. Le résultat est spectaculaire. Avant ce scrutin, le RHDP ne comptait qu’un seul député sur les six que totalise la région. Aujourd’hui, le parti présidentiel réalise le grand chelem : 6 députés sur 6. Une razzia électorale, un balayage en règle, qui laisse peu de place aux commentaires… sinon pour constater l’ampleur du basculement.
À Toulepleu, le PDCI, sûr de ses positions et confiant dans ses bastions traditionnels, a visiblement sous-estimé la capacité de mobilisation d’Anne Ouloto. La ministre a opposé au discours d’habitude une stratégie de terrain, de proximité et de résultats, transformant chaque meeting en démonstration de force politique.
Plus qu’une victoire personnelle, c’est un signal fort envoyé à l’échiquier national : le Cavally est désormais solidement arrimé au RHDP. Et pendant que le PDCI panse ses plaies et cherche des explications, Anne Ouloto, elle, consolide son statut de faiseuse de rois régionale, celle qui ne se contente pas de gagner — mais qui fait gagner.
À Toulepleu comme dans tout le Cavally, la messe est dite. Le pouvoir local a changé de mains, et cette fois, il l’a fait sans ambiguïté.
Yacouba Doumbia
