Santé

Lutte contre le paludisme / Vers une nouvelle stratégie collective

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À l’occasion de la 12e édition de l’Africa CEO Forum, le ministre ivoirien de la Santé, Pierre Dimba, a appelé mardi 13 mai à Abidjan, à une mobilisation accrue du secteur privé pour éradiquer le paludisme, une maladie qui demeure un défi majeur pour la santé et l’économie en Côte d’Ivoire. 

Co-organisé avec Speak Up Africa et le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, cet événement a mis en lumière l’urgence d’adopter une approche innovante face à ce fléau persistant.  
Si la Côte d’Ivoire a réduit de 60 % le nombre de décès dus au paludisme entre 2017 (3 222 décès) et 2023 (1 471 décès), la maladie représente encore 30 % des consultations médicales. Le ministre Pierre Dimba n’a pas manqué de souligner plusieurs interventions à fort impact mises en œuvre récemment par le gouvernementivoirien. Il s’agit entre autres de la vaccination contre le paludisme introduite dans 36 districts en 2024 et bientôt étendue à l’ensemble du territoire, la chimio-prévention saisonnière dans 32 districts, la chimioprophylaxie pérenne chez les nourrissons, la distribution massive de moustiquaires imprégnées (MILDA), et l’intensification des activités de lutte antivectorielle. « Face à ce fléau, le gouvernement, sous le leadership du Président Alassane Ouattara et du Premier ministre, a fait de l’élimination du paludisme une priorité nationale. Dans un contexte de réduction de l’appui international, il devient crucial de mobiliser nos propres ressources », a souligné le ministre de la santé Dimba.

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Pour intensifier la lutte, le ministère de la Santé a lancé la campagne « Changer l’histoire, par et pour les Ivoiriens », visant à renforcer l’implication communautaire et les partenariats public-privé. Un exemple concret est l’accord entre Canal+ Côte d’Ivoire, Speak Up Africa et le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Le ministre a salué cette signature d’accord stratégique permettra de renforcer les efforts de sensibilisation via les médias. Cette initiative donne également la parole aux populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les filles, actrices clés de la prévention et du traitement.  

Des obstacles complexes à surmonter

Le ministre Pierre Dimba a conclu en appelant les dirigeants d’entreprises africaines à rejoindre le combat, tout comme l’a fait le groupe audiovisuel Canal+. « Ensemble, faisons du paludisme un souvenir et non un destin. Ensemble, changeons l’histoire du paludisme en Côte d’Ivoire et dans nos pays », comme le révèle le thème de sa campagne. 
Dr Antoine Tanoh, coordonnateur du PNLP, a insisté sur le rôle crucial du secteur privé. « Les entreprises sont le pilier de notre économie. En s’engageant contre le paludisme, elles investissent dans la santé de leurs employés et de leurs communautés », a-t-il dit.

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La lutte contre le paludisme se heurte à des défis multiples : crises humanitaires, changements climatiques, résistance aux insecticides et aux médicaments. Selon les projections, sans un financement accru, 280 000 vies supplémentaires pourraient être perdues, dont 80 % d’enfants.  
Pour le Dr Tanoh, l’implication des entreprises doit aller au-delà du soutien financier : « Elles doivent aussi participer aux campagnes de sensibilisation et à la distribution de moyens de prévention. »
Face à cette urgence, la mobilisation des dirigeants et du secteur privé est indispensable. « Ensemble, faisons du paludisme un souvenir et non une fatalité. Nous pouvons écrire une nouvelle histoire si nous agissons dès maintenant », a déclaré M. Dimba.  
Alors que le monde se prépare à la reconstitution des ressources du Fonds mondial, la campagne « Zéro Paludisme : Changez l’Histoire » rappelle l’importance d’écouter les voix des enfants, souvent oubliés dans les débats sur la santé. Leur vécu est essentiel pour mesurer l’impact de la maladie et stimuler une action collective.  
Les moyens pour vaincre le paludisme n’ont jamais été aussi efficaces. Mais seule une synergie entre acteurs publics et privés pourra garantir un avenir sans paludisme. Le moment d’agir est venu.

Joël DALLY

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