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Après la CAN de floorball à Abidjan MARCEL WADJA : « faire du floorball, une discipline majeure en Côte d’Ivoire » 

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À la tête de la Fédération Ivoirienne de floorball, Marcel Wadja dresse le bilan de la Coupe d’Afrique 2025 organisée à Abidjan et expose sa vision pour l’avenir de cette discipline en pleine expansion. Entre formation, développement de la pratique féminine et structuration des clubs, le président affiche des ambitions claires à l’horizon 2030.

La Côte d’Ivoire vient d’abriter la Coupe d’Afrique de floorball 2025. Quel bilan dressez-vous de cette organisation et des retombées pour le sport ivoirien ?

Nous pouvons être fiers du bilan. Sur le plan organisationnel, la Côte d’Ivoire a démontré sa capacité à accueillir un événement international de haut niveau, avec une mobilisation remarquable des acteurs sportifs, des bénévoles et du public. Sur le plan sportif, nos sélections ont confirmé les progrès réalisés, offrant des performances solides et marquant l’histoire de la discipline. Mais les véritables retombées sont ailleurs : en termes d’image et d’impact, la compétition a fait découvrir le floorball à une large partie de la jeunesse et ouvert de nouvelles perspectives de développement. C’est une étape historique qui renforce notre place sur la scène africaine et internationale.

« Des leçons à tirer, mais une immense fierté »

Sur le plan sportif, comment analysez-vous les performances de nos sélections masculines et féminines ?

Nos sélections ont livré une prestation globalement satisfaisante face au Cameroun, au Bénin et au Maroc. L’équipe masculine a montré de belles qualités de jeu, mais elle doit progresser sur la régularité des tirs et surtout sur l’aspect mental dans les moments décisifs. Chez les dames, la performance a été exceptionnelle : discipline, combativité et engagement. Leur parcours confirme que le floorball féminin ivoirien a un avenir prometteur. Je salue aussi nos deux coaches pour leur travail et leur capacité à motiver les athlètes. Nous sortons grandis de cette expérience avec des leçons claires pour progresser. 

Où en est aujourd’hui la pratique du floorball en Côte d’Ivoire et quels objectifs vous fixez-vous à l’horizon 2026 ?

Le floorball avance à grands pas. Nous avons déjà plusieurs clubs actifs, des licenciés et une jeunesse de plus en plus passionnée. Chaque année, de nouveaux pratiquants rejoignent nos rangs. À l’horizon 2026, nous voulons multiplier le nombre de clubs et de licenciés, introduire la discipline dans les écoles, structurer un championnat national compétitif et former davantage de coaches et d’arbitres. L’ambition est de faire de la Côte d’Ivoire, une référence africaine. 

Quelles actions concrètes menez-vous pour implanter le floorball dans les écoles et universités ?

La jeunesse est notre priorité. Nous organisons des séances d’initiation, des tournois interscolaires et portons le projet Go Girls floorball, chaque 8 mars, pour promouvoir la participation des filles. Notre vision est de faire découvrir ce sport aux jeunes, l’ancrer dans la culture sportive nationale et bâtir une relève solide.

 La CAN féminine 2025 a mis en avant le potentiel des joueuses ivoiriennes. Quelles mesures prenezvous pour renforcer la participation des filles ?

Nous comptons étendre le projet Go Girls, multiplier les compétitions féminines, former davantage de coaches et arbitres femmes et inciter chaque club à développer une section féminine. Notre objectif est la parité et l’inclusivité, en offrant aux jeunes filles, un espace d’épanouissement et de performance. 

« Former entraîneurs et arbitres pour garantir un encadrement solide » 

Disposez-vous d’un nombre suffisant d’entraîneurs et d’arbitres certifiés ?

L’encadrement est un pilier essentiel. La dernière formation internationale remontant à 2018. Nous avons pris l’initiative, avec notre coach national instructeur en Belgique, d’organiser des sessions locales pour renforcer les compétences en arbitrage et coaching. Le Comité directeur reste mobilisé pour professionnaliser nos encadreurs. 

Quels sont vos principaux partenaires financiers et institutionnels ?

Nous remercions particulièrement notre partenaire Dubaï Car’s pour sa fidélité, ainsi que la CONAFESCI, dirigée par le président Dabonné Seydou. Ces soutiens sont précieux pour accompagner la croissance du floorball en Côte d’Ivoire.

Comment la Côte d’Ivoire compte-t-elle profiter de la reconnaissance olympique du floorball ?

La Fédération Internationale bénéficie de la reconnaissance du CIO, ce qui ouvre de grandes opportunités. Nous avons soumis une demande de reconnaissance à notre Comité National Olympique, qui n’a pas encore abouti. En attendant, nous capitalisons sur cette dynamique mondiale pour développer nos compétitions, former nos encadreurs et préparer nos sélections à rivaliser en Afrique et au-delà. 

Quelles synergies envisagez-vous avec les autres fédérations africaines ?

Le floorball africain est jeune mais plein de potentiel. Nous travaillons avec les autres fédérations via des échanges d’expériences et des compétitions communes. Notre objectif est clair : hisser le continent à un niveau compétitif et viser, à terme, une qualification aux Mondiaux. 

Selon vous, quel est le plus grand défi à relever d’ici 2030 ?

Le défi majeur est d’ancrer durablement le floorball en Côte d’Ivoire : multiplier clubs et licenciés, structurer des compétitions régulières, renforcer la formation et faciliter l’acquisition d’équipements adaptés. Mais nous voulons aussi contribuer à la structuration du floorball africain, afin de bâtir un continent fort et compétitif. C’est en pensant collectif que nous pourrons créer de vraies opportunités pour la jeunesse et inscrire notre discipline dans la durée.