Économie

UEMOA : La Commission bancaire signale une chute alarmante des crédits depuis 2024

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La Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a levé le voile sur son rapport annuel 2024, publié en août.

Et le constat est sans appel : le Niger affiche la plus forte baisse des crédits bancaires parmi les huit pays membres de l’Union. Une tendance qui inquiète autant qu’elle interroge sur la solidité du tissu financier régional.

Un effondrement révélateur

D’après les données du rapport, le recul des crédits bancaires au Niger n’est pas anodin. Il reflète une fragilisation profonde du financement de l’économie nationale. Or, ces crédits sont le carburant des investissements, qu’ils soient portés par les entreprises ou les ménages. Tandis que certains États de l’UEMOA maintiennent une dynamique relativement stable, le Niger s’enfonce dans une spirale de contraction.

Une conjoncture sous haute tension

Ce décrochage s’inscrit dans un contexte économique et politique particulièrement tendu. L’instabilité institutionnelle, conjuguée aux défis sécuritaires dans plusieurs régions du pays, a érodé la confiance des investisseurs et paralysé les capacités d’intervention des banques. Résultat : l’investissement privé ralentit, et la dynamique de crédit s’essouffle.

Une alerte pour toute la zone UEMOA

Au-delà du cas nigérien, cette situation fait figure de signal d’alarme pour l’ensemble de l’Union. Car un affaiblissement du crédit dans un pays membre peut ébranler la stabilité financière régionale. La Commission bancaire appelle donc à une vigilance accrue, à travers le renforcement des mécanismes de surveillance et un accompagnement plus soutenu des systèmes financiers nationaux face aux chocs exogènes.

Et maintenant ?

Alors que l’UEMOA poursuit ses efforts d’intégration économique et de consolidation du secteur bancaire, le Niger apparaît comme un révélateur des vulnérabilités persistantes.

La question reste ouverte : les mesures de régulation et de soutien suffiront-elles à inverser la tendance dans les mois à venir ? Où faudra-t-il repenser plus profondément les leviers de résilience financière dans la région ?