
Au cœur des échanges, la Direction régionale de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme a levé le voile sur les nouvelles procédures visant à assainir le secteur. La directrice régionale, Kouadio Adjoua Reine Émeline Épouse Kouamé, n’a pas mâché ses mots : « Nous avons profité de ce cadre pour expliquer les démarches d’acquisition, éviter les arnaques et vulgariser les nouvelles réformes comme l’Attestation de droit d’usage coutumier (Adu). »
L’Autorisation de lotir : un gage de viabilité
Parmi les innovations phares, l’Autorisation de lotir s’impose désormais comme un passage obligé pour tout opérateur de lotissement. Ce document, signé par le préfet de région ou le ministre en charge, atteste de la capacité à viabiliser un site avant toute transaction. « Fini les lotissements en pleine brousse sans voirie ni réseaux. Nous voulons des espaces aménagés et viabilisés dès l’acquisition », a martelé Mme Kouamé.
Elle précise que les lotisseurs doivent collaborer avec des professionnels certifiés , géomètres-experts, urbanistes, entreprises de Voirie et Réseaux Divers (VRD) et de Bâtiment et Travaux Publics (BTP) , et disposer des ressources nécessaires pour mener leurs projets à terme.
Exit l’attestation villageoise, place à l’Adu
Autre tournant majeur : l’entrée en vigueur, depuis le 1er juillet 2024, de l’Attestation de droit d’usage coutumier (Adu). Ce document sécurisé, doté d’un QR code et d’un identifiant unique, remplace l’ancienne attestation villageoise, souvent à l’origine de litiges. « Avant, un même terrain pouvait être vendu à plusieurs acquéreurs faute de traçabilité. Désormais, avec l’Adu, une seule version authentique existe et garantit la propriété du terrain », a souligné la directrice régionale.
Elle rappelle que le ministère ne reconnaît plus les transactions basées sur les anciennes attestations, notamment pour les lotissements déjà approuvés. Et d’insister : « Nous invitons tous ceux qui détiennent ces anciennes attestations à déposer une demande d’Acd, à condition d’être mentionnés dans le guide villageois. »
Vers une meilleure compétitivité territoriale
Ces échanges, riches en enseignements, traduisent une volonté claire : renforcer la transparence et la sécurité dans le secteur foncier pour stimuler l’investissement local. À San Pedro, le dialogue public-privé semble désormais porter ses fruits, avec des réformes qui dessinent les contours d’un foncier plus structuré, plus fiable, et surtout, plus compétitif.