Le projet planetGOLD Côte d’Ivoire, d'une durée de cinq (5) ans, vise à éliminer le mercure dans le secteur l’Extraction Minière Artisanale et à Petite Echelle (EMAPE) de l’or par la promotion de technologies de traitement sans mercure. Il est axé sur quatre composantes dont « L’Accès accru au financement pour les acteurs de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Echelle de l’or ». Les artisans miniers de l’or sont confrontés à d’énormes difficultés dans le cadre de l’accès au financement dans les EMAPEs. Les obstacles structurels et fonctionnels identifiés au cours de cet atelier empêchent les acteurs d’accéder au financement.
Selon une étude diligentée par les coordinateurs du projet, les obstacles liés au financement sont dus principalement aux exigences et réticences bancaires. Il s’agit entre autre de l’informalité des acteurs, l’absence de garantie, temps de vie court du site, l’absence de traçabilité des opérations, la sensibilité de la filière (présomption de blanchiment d’argent, l’incertitude de la rentabilité, l’insécurité des sites etc. Face à cela, des modèles de financement sont proposés par cette étude. L’on peut noter un modèle de financement à remboursement par exploitation, un financement par location de matériels et équipements ou encore même un financement structurel ou multipartite.
17 tonnes par an dans le secteur artisanal
C’est d’ailleurs ce dernier modèle qui est le plus recommandé et le plus pratiqué dans le domaine de l’agriculture. Le financement multipartite implique la collaboration de plusieurs acteurs, tels que des producteurs, des institutions financières et des organisations gouvernementales, pour soutenir le développement des chaînes de valeur. Ce modèle facilite l'accès au crédit, la gestion des ressources, et renforce les capacités des acteurs du secteur, tout en s'assurant que les politiques minières sont élaborées en concertation avec tous les acteurs concernés. Plus concrètement, les artisans miniers qui sont la base de la chaîne de valeur, fournissent l’or aux coopératives qui aident à regrouper les mineurs pour renforcer leur pouvoir de négociation.
Les institutions financières fournissent des financements et des conseils pour des investissements. Enfin les, Organisations non gouvernementales (ONG) et gouvernements soutiennent les artisans miniers par des programmes de développement et des structures de soutien.
« Le secteur de l’Exploitation Minière Artisanale et à Petite Échelle (EMAPE) de l’or en Côte d’Ivoire produit plus de 17 tonnes d’or par an et fait vivre plus de 500 000 artisans miniers. Avec ces chiffres élogieux, le constat est que les acteurs de ce secteur, dans une forte proportion, évoluent dans l’informel. D’où, la nécessité de la formalisation de l’artisanat minier pour une exploitation minière artisanale plus sûre, plus propre et plus rentable. Au nombre des défis pour y parvenir, il y a la problématique du financement des artisans miniers de l’or » a indiqué Dr Kouamé Kévin Cyr, représentant du président du comité de pilotage du projet planetGOLD.
Soutenir la convention de Minamata sur le mercure
Cet atelier sur « L’Environnement et le contexte de l’accès au financement des artisans miniers du secteur de l’or en Côte d’Ivoire » a donc permis de mettre en place un cadre d’échanges entre les établissements financiers, les Banques et les coopératives minières. Il a été un cadre d’échanges afin d’obtenir l’engagement et l’appui dans la mise en œuvre d’un modèle de financement des coopératives entre les acteurs du secteur minier. D’abord en présentant le projet planetGOLD Côte d’Ivoire aux Banques et Etablissements financiers, en partageant le rapport d’études sur l’accès au financement par les artisans miniers et surtout en créant un cadre de collaboration entre les Banques, les Etablissements financiers et les autres parties prenantes. Financé par le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) dans le cadre de son appui au gouvernement ivoirien, le projet planetGOLD Côte d’Ivoire est mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) pour soutenir la convention de Minamata sur le mercure et exécuté par les organisations IMPACT et Centre Africain pour la Santé Environnementale (CASE), sous la supervision d’un Comité de Pilotage présidé par le Ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique de la République de Côte d’Ivoire.
Joël DALLY