Économie

Après Tidjane Thiam : L’ONU déboute Laurent Gbagbo

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Ce rejet de la mesure provisoire s’inscrit dans une série de revers judiciaires ( ph : dr )
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L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo vient, à son tour, d’essuyer un revers devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

Ses avocats avaient saisi l’instance onusienne dans la plus grande discrétion, espérant obtenir, à titre de mesure provisoire, la réinscription de leur client sur la liste électorale. Mais, comme pour Tidjane Thiam il y a quelques mois, la requête a été rejetée.

La communication, enregistrée sous le numéro de dossier 4825/2025, avait été transmise le 21 juillet dernier au Comité des droits de l’homme en vertu du Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Après examen, le Comité, par l’intermédiaire de ses rapporteurs spéciaux, a décidé de ne pas accéder à la demande de réinscription immédiate formulée par Gbagbo. Il s’agit d’une première défaite pour l’ancien président, qui comptait sur cette démarche pour contrer la décision de radiation découlant de sa condamnation dans l’affaire dite du « braquage » des agences financières.

Rendez-vous en février 2026

Le Comité des droits de l’homme a toutefois rappelé à l’État ivoirien son obligation de garantir à Laurent Gbagbo l’exercice de ses droits politiques, conformément à l’article 25 du Pacte, notamment sa liberté de mener ses activités partisanes. Sur le fond du dossier, l’ONU ne se prononcera qu’en février 2026, délai fixé à l’État partie pour transmettre ses observations et informations.

Une bataille symbolique

Ce rejet de la mesure provisoire s’inscrit dans une série de revers judiciaires qui fragilisent la stratégie de Gbagbo et de son parti, le PPA-CI, en vue de l’élection présidentielle de 2025. Bien qu’il reste politiquement actif et investi par sa formation, l’ancien président ne figure plus sur la liste électorale depuis 2020.

Comme pour Tidjane Thiam, dont la requête a connu le même sort, ce premier revers devant l’ONU illustre la difficulté pour les deux figures de l’opposition ivoirienne de contourner les obstacles juridiques qui les tiennent éloignées du scrutin. La véritable décision, celle qui portera sur le fond de l’affaire, reste donc attendue dans six mois.

Yacouba DOUMBIA