
Une candidature sous le sceau de la provocation
Condamné pour « braquage » de plusieurs structures financières, Laurent Gbagbo a perdu ses droits civils et politiques, ce qui le rend inéligible à toute compétition électorale. En conséquence, son nom ne figure plus sur la liste électorale depuis maintenant cinq ans. Mais loin de se résigner, le leader du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) choisit de braver la loi en posant un acte qui vise à « créer l’incident ».
Investi par son parti, malgré l’inéligibilité
À la convention de son parti, les militants du PPA-CI ont, sans surprise, investi leur chef historique comme candidat à la présidentielle. Ce mandat symbolique a ouvert la voie à la démarche de ce lundi : déposer un dossier dont tous savent qu’il ne peut prospérer juridiquement, mais qui permet de mettre en scène la volonté de résistance de Laurent Gbagbo face au pouvoir d’Abidjan.
Une stratégie de confrontation
Au-delà du simple geste administratif, cette initiative apparaît comme une stratégie délibérée d’affrontement. En maintenant sa candidature, malgré son inéligibilité, Laurent Gbagbo entend contraindre la CEI et les institutions ivoiriennes à trancher.
Ce bras de fer, déjà anticipé par ses partisans, s’inscrit dans une logique de défiance permanente vis-à-vis du cadre légal et constitutionnel. Reste à savoir quelle suite sera donnée par la CEI et, surtout, quel impact ce coup de théâtre aura sur le climat politique à l’approche du scrutin.
Yacouba DOUMBIA