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France : Le Premier ministre Lecornu sous tension , entre des oppositions et des mouvements sociaux

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À peine nommé, déjà assiégé. Le nouveau Premier ministre français, Sébastien Lecornu, qui revendique des « ruptures » dans la politique gouvernementale, se retrouve pris dans un tourbillon de contestations, entre des oppositions et des mouvements sociaux .

Ce dimanche 13 septembre 2025, les oppositions politiques, les syndicats, les agriculteurs et même le patronat font entendre leur mécontentement, menaçant de blocages et de mobilisations.

Pour tenter de calmer les esprits, Lecornu a annoncé samedi l’abandon de la suppression de deux jours fériés, une mesure impopulaire qui devait rapporter 4,2 milliards d’euros au budget 2026. Il a également tendu la main à la gauche, à l’exception de La France insoumise (LFI), marquant une rupture avec son prédécesseur François Bayrou. Mais ces gestes n’ont pas suffi à désamorcer les tensions.

Le Parti socialiste pose ses conditions

Le Parti socialiste, dont le soutien sera crucial pour éviter une censure à l’Assemblée, a rappelé ses lignes rouges. Le député Philippe Brun a été clair : « Si le Premier ministre souhaite demeurer en poste, il doit comprendre qu’il y a une soif de changement dans le pays (…) La rupture, c’est suspendre la réforme des retraites, c’est permettre l’augmentation des salaires. »

Les socialistes réclament également la mise en œuvre de la taxe sur les plus hauts patrimoines, proposée par l’économiste Gabriel Zucman. Lecornu, prudent, a mis en garde :« Attention néanmoins au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois. »

Même François Hollande, figure modérée du PS, soutient une taxation accrue des plus riches, tout en restant ouvert sur la forme :« La taxe Zucman n’est pas la seule formule », a-t-il déclaré sur BFMTV, appelant à un compromis et rejetant l’idée d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée.

Le RN et LFI en embuscade

À Bordeaux, le Rassemblement national (RN) affûte ses armes. Marine Le Pen prépare déjà ses troupes à de nouvelles élections :« Lorsque ce gouvernement déjà oublié sera censuré, probablement dans quelques semaines ou dans quelques mois. » De son côté, LFI reste en retrait des discussions, mais n’en demeure pas moins hostile à Lecornu.

Le patronat hausse le ton

Autre front : celui du patronat. Samedi soir, les représentants des entreprises ont averti qu’une hausse des impôts sur les sociétés déclencherait « une grande mobilisation patronale ». Une menace qui complique encore davantage les marges de manœuvre du Premier ministre.

Les syndicats et les agriculteurs entrent dans la danse

Jeudi prochain, les syndicats prévoient une journée de grèves dans plusieurs secteurs, plus massive encore que celle du 10 septembre.

Et comme si cela ne suffisait pas, les agriculteurs annoncent une « grande journée d’action » le 26 septembre, dénonçant le Mercosur, les taxes imposées par Donald Trump et les importations ne respectant pas les normes françaises.

 Un automne sous haute tension

Sans majorité à l’Assemblée, Sébastien Lecornu devra compter sur une fragile alliance avec les socialistes pour éviter la censure. Mais entre les exigences de la gauche, les menaces du RN, la colère des syndicats et les avertissements du patronat, le chemin vers la stabilité s’annonce semé d’embûches. Le Premier ministre a promis des ruptures. Le pays, lui, réclame des réponses.