
Lors des législatives de 2016, malgré le soutien massif du RHDP à son adversaire, Doh Isaac, Ehouo a réussi à s'imposer. En 2018, à l'occasion des municipales contre Fabrice Sawegnon, il a de nouveau brandi l'accusation de fraude, allant même jusqu'à impliquer la mère du patron de Voodoo Communication dans son scénario. Et la suite, tout le monde la connaît.
Trois ans plus tard, lors des législatives de 2021, il avait déjà prédit la fraude, alors que son rival, OD, reconnaissait sa défaite avant même la compilation des résultats. Honte à Jacques et à ses partisans !
En 2023, l’histoire se répète : Fabrice Sawegnon est à nouveau la cible des accusations de victimisation de Jacques. Dès le lancement des campagnes, face à la mobilisation des partisans d’OD, il a renouvelé son jeu. Au lendemain du premier match des Éléphants, il s'est agité, accusant encore. Mais cette fois, le disque est rayé ; personne ne semble prêt à l'écouter.
Les scrutins sont souvent contestés, mais contre la même personne, et Jacques s’en sort toujours. Étrange constance, en effet. À force de crier à la fraude, une question se pose : et si le véritable fraudeur était celui qui désigne toujours les autres ?
Pour certains observateurs, cette année pourrait marquer la chute d’Ehouo, qui reste silencieux sur des sujets d'intérêt national. Il sait que les électeurs font barrage au candidat du pouvoir pour le faire gagner, même si s'aligner sur lui pourrait offrir des avantages.
OD incarne une image de la politique autrement. Lors de son meeting, qui se tenait à seulement 500 mètres de celui d’Ehouo, il a évoqué la générosité dont il bénéficie cette année, une générosité accrue par rapport à 2021.
Deux raisons peuvent expliquer ce soutien :
1. Les électeurs souhaitent réellement la victoire d'OD, espérant mettre fin à l’attitude arrogante de celui qui contrôle la commune.
2. La fidélité des donateurs, qui malgré les échecs du RHDP, continuent de soutenir OD, reconnaissant sa générosité et son respect envers eux.
Qu’en est-il de son adversaire ? En 2018, Jacques avait reçu le soutien des jeunes cadres du PDCI, développant même le concept de "prisonnier en sursis" pour se présenter comme le martyr de la Côte d'Ivoire. En 2021, certains de ces soutiens se sont éloignés, même si d'autres sont restés.
En 2023, Mme Simone Ehivet Gbagbo a organisé un meeting avec lui, mais lors des élections présidentielles, aucun soutien d’EJG n’a été visible.
La politique autrement ne se limite pas à des mots ; c'est un comportement dicté par des valeurs morales, au-delà des clivages politiques et identitaires, pour ne pas dire ethniques.
Une contribution de
Souleymane Sanogo



