Qu'est-ce que la Maison Souhor concrètement ?
La Maison Souhor, c’est une maison de haute couture. En parallèle, je développe aussi une ligne de cosmétiques bio. C’est une maison qui allie style, identité et bien-être.
Quels types de matériaux utilisez-vous pour vos créations ?
Je travaille un mélange de cultures à travers les tissus. J’utilise beaucoup de matières africaines et européennes, notamment du wax, du lin, et également des tissus artisanaux que je sélectionne soigneusement. Chaque tissu a une histoire, une âme.
« La couture africaine est riche, vibrante »
Qui sont vos clients généralement ?
Ils viennent des quatre coins du monde. Je travaille avec tout le monde, que ce soit des Africains, des européennes, ou toute autres nationalités. La mode n’a pas de frontière.
Vous avez mentionné que vous formez également des personnes. Comment cela se passe-t-il ?
Oui, je propose des formations, mais c’est surtout pour aider les gens à repenser leur manière de s’habiller. C’est une démarche de conseil et d’accompagnement : apprendre à mieux se connaître pour mieux choisir ses vêtements, trouver son style, oser davantage tout en restant élégant.
« Souhor, c’est une maison de haute couture qui allie style, identité et bien-être »
Il y a de nombreux couturiers et couturières. En quoi Souhor se distingue-t-elle ?
La particularité de Souhor, c’est le souci de l’autre. J’aide chacun à se sentir bien dans sa peau, à s’accepter et à sublimer sa silhouette, quelle qu’elle soit. Beaucoup de personnes sont complexées et n’osent pas porter certains vêtements. Moi, je les accompagne pour qu’ils dépassent ces blocages. Avec Souhor, on peut s’habiller avec élégance et confiance, sans vulgarité, du lundi au samedi.
Vous avez évoqué votre volonté de vous installer à Abidjan. Pourquoi ce choix ?
Parce que j’aime profondément mon pays. Je veux y apporter quelque chose de positif. C’est chez moi, et j’ai envie de m’y investir. Il est important pour moi de contribuer à son développement, notamment dans le domaine de la mode.
« La couture africaine est riche, vibrante, mais elle doit être portée avec intention et conscience »
Quel regard portez-vous aujourd'hui sur la couture africaine ?
Mon regard est plein de fierté. Il faut apprendre à se valoriser, à porter ce qu’on aime sans honte, toujours avec élégance. La couture africaine est riche, vibrante, mais elle doit être portée avec intention et conscience. Il ne s’agit pas seulement de s’habiller, mais de se nourrir de ce que l’on porte.
À votre avis, la mode africaine est-elle en pleine ascension ou en déclin ?
Elle est en pleine ascension, sans aucun doute. Ce que je fais, par exemple, c’est un véritable mélange culturel. Je prends un tissu africain et j’en fais un modèle européen. La mode africaine séduit énormément, notamment en Europe. Aujourd’hui, même les grandes marques internationales utilisent le wax, alors qu’il vient de chez nous. C’est notre matière, notre richesse, à nous de la mettre en avant.
« La mode n’a pas de frontière »
Que diriez-vous aux jeunes filles qui aimeraient suivre vos pas ?
D’abord, il faut aimer la mode, mais aussi être courageuse et persévérante. Il faut apprendre à connaître les matières. On ne fait pas une veste avec n’importe quel tissu. Ensuite, ne pas hésiter à aller vers les personnes expérimentées, demander des conseils, observer, s’inspirer et surtout… travailler dur.
« J’aide chacun à se sentir bien dans sa peau, à s’accepter et à sublimer sa silhouette »
Enfin, quelle est la signification du nom “Souhor” ? :
"Souhor" signifie enfant d’arbre chez les Dida, une ethnie de Côte d’Ivoire. C’est un nom qui existe aussi aux États-Unis et au Maroc. Mais pour moi, il incarne l’enracinement, la force, et la croissance.
