
Peu connu en Côte d’Ivoire, son pays natal, Amara Diamond est très connu en Finlande qu’il a rejoint depuis sa petite adolescence. Membre du groupe Kwan qui cumule plusieurs disques de platine et d’or, Amara Diamond est très introduit dans l’univers du Rap américain. De grands noms comme Fifty Cent, Sean Paul et bien d’autres artistes internationaux dont des jamaïcains, des africains (Davido, Fally Ipupa, Diamond Platnumz…) ont pu être bookés en Finlande grâce à lui.
Même s’il est peu connu des ivoiriens en Côte d’Ivoire, les africains et la centaine d’ivoiriens résidant en Finlande le connaissent très bien. Parmi eux, l’activiste Johnny Patcheko et déserteur de l’armée ivoirienne. « Je connais très bien Johnny Patcheko », martèle-t-il. D’ailleurs, à en croire Amara Diamond, il ne pouvait en être autrement étant donné que selon lui « tout africain ou ivoirien qui arrive en Finlande » sait qui il est. Quoique résidant dans la capitale, Helsinki et Johnny Patcheko dans le nord du pays, ils sont restés très proches.
C’est un jeune frère, c’est mon gars
Il dit le considérer comme un frère et lui a ouvert sa porte. Sa maison, Johnny Patcheko la connait très bien et lui également connait chez l’activiste. « On se connait très bien. C’est un jeune frère. C’est mon gars. Il venait chez moi à la maison, on mangeait à table, on sortait. J’ai passé pas mal de temps avec lui. On s’appelle Je vous jure que je le connais très bien, je connais même sa femme. C’est mon gars. On faisait les choses ensemble », nous confie-t-il au cours d’une interview téléphonique qu’il a bien voulu nous accorder suite à sa récompense au DACID d’or 2025.
Quand il n’est pas derrière son écran, c’est l’homme parfait
A l’en croire, Johnny Patcheko souffre d’une double personnalité sinon, estime-t-il qu’il est quelqu’un de bien. « C’est quelqu’un de bien. Pour moi qui l’ai connu, quand il n’est pas derrière son écran, c’est l’homme parfait. Quand tu passes du temps avec lui, tu découvres que c’est un autre homme différent du Johnny qui fait des vidéos. Ce sont deux personnalités différentes. Il est très gentil, je vous assure. Quand je pense à son bon côté, je me retiens de le juger », confie-t-il non sans dévoiler qu’au-delà des airs de dur à cuir qu’il affiche derrière sa caméra, Johnny Patcheko est un gros peureux.
En réalité, Johnny Patcheko est un gros peureux
« En fait, il y a des moments où il délire et il y a des moments où il retrouve sa lucidité sinon en réalité, Johnny Patcheko est un gros peureux. Mais quand il allume la caméra, plus rien ne peut l’arrêter », révèle-t-il expliquant que lui-même est souvent victime de la double personnalité de Johnny Patcheko. « Même moi, il m’a insulté pourtant il sait très bien que je suis un ancien boxeur et qu’il ne peut pas tenir avec moi. Je suis sûr que lorsqu’il va voir votre article, il prendra sa caméra pour m’insulter tout en sachant que lorsqu’on se croisera, il me présentera des excuses. C’est son caractère et il vit de ça », en rigole Amara Diamond.
C’est un chômeur qui est là, il vit du social mais sur les réseaux sociaux c’est lui le King
A propos de sa double personnalité, Amara Diamond estime que contrairement aux airs d’homme accompli affiché par Johnny Patcheko sur les réseaux sociaux, il vit une réalité toute différente. « Les gens pensent qu’il pèse quelque chose mais en Finlande, il n’est rien, c’est un chômeur qui est là, il vit du social mais sur les réseaux sociaux c’est lui le King », dévoile-t-il non sans évoquer le temps où à l’expiration de son titre de séjour, Johnny Patcheko a dû solliciter son entregent pour décanter la situation. « C’est un ivoirien, c’est un frère. Il m’avait appelé pour me dire qu’il avait des problèmes et que son visa se périmait dans deux jours. J’avais dû appeler en urgence le Consul et en 48h on lui a délivré un visa permanent. Souvent, il n’est pas reconnaissant mais après il reconnait le bienfait quand il est lucide », relate-t-il.
Je demande aux ivoiriens de lui accorder leur pardon
Selon Amara Diamond, Johnny Patcheko dit de beaucoup de contre-vérités dans ses vidéos toutefois estime-t-il qu’il a ce don de faire passer le faux au vrai. « En fait, c’est un don qu’il a. Même quand il ment, ça sonne vrai dans tes oreilles », dit-il non sans déplorer que l’homme s’est de peu éloigné de lui parce que se méfiant de lui. « Depuis qu’il a quitté le RHDP, vu que j’ai un nom à consonnance malinké, il se dit que je suis RHDP. Du coup, il se méfie de moi », confie-t-il. Pour lui, il ne pourra jamais lâcher Johnny Patcheko qu’il dit être son frère quoique devenu un personnage sulfureux. Mieux, demande-t-il pardon aux ivoiriens de lui pardonner les insultes et les erreurs de son « frère ». « C’est vrai qu’il déraille très souvent sinon c’est quelqu’un de bien », argumente-t-il soulignant que « Johnny c’est mon frère et je ne peux pas le renier ».
Au nom donc de toutes ces blessures à qu’il a causées, il demande le pardon. « Il faut pardonner. Je demande aux ivoiriens de lui accorder leur pardon. Je demande à la Première Dame, à Rachelle Crasso, à toutes les femmes de lui accorder leur pardon. C’est un enfant qui pète les plombs sinon il est vraiment bien. Aidons-le. Du président Gbagbo en passant par le président Ouattara, il insulte tout le monde. Je demande à toute la nation de lui pardonner. Ça fait certes mal, mais pardonnons », exhorte-t-il.
Philip KLA