Sur cette image devenue virale, on distingue Trump assis derrière son bureau, tout sourire, tandis que les présidents africains, eux, restent debout autour de lui, figés comme des « soldats ».
Pour Claudy Siar, cette scène est loin d’être anodine : elle incarne, selon lui, l’une des nombreuses contradictions qui minent encore les relations entre l’Afrique et les grandes puissances. « Comment ne pas voir dans cette photo une image humiliante de l’Afrique ? », s’indigne-t-il.
Au-delà de la question symbolique du protocole — un président américain assis face à ses homologues debout — l’animateur dénonce une posture jugée servile et dévalorisante : « Des chefs d’États africains debout, venus proposer la richesse de leurs terres pour un développement illusoire », écrit-il dans un texte largement relayé sur les réseaux sociaux.
Claudy Siar s’en prend aussi à ce qu’il considère comme un aveuglement diplomatique. Il s’étonne qu’on puisse encenser Trump, ou évoquer un « prix Nobel de la paix », alors même que ce dernier a soutenu sans réserve la politique de son allié israélien malgré les massacres perpétrés contre les Palestiniens.
Il décrit par ailleurs Donald Trump comme « faux aimable » et « condescendant à souhait » lors des discussions, une attitude qui, selon lui, transparaît dans ce cliché. Pour conclure sa diatribe, Claudy Siar fait écho à la célèbre formule de l’agronome français René Dumont, auteur de L’Afrique noire est mal partie, en la prolongeant sur un ton amer : « “L’Afrique est mal partie”, disait René Dumont. J’ajoute qu’une partie de l’Afrique n’est pas prête d’arriver… »
Ce sortie, saluée par certains internautes pour sa franchise, a relancé le débat sur la dignité et l’indépendance réelle des diplomaties africaines. Pour d’autres, il met en lumière la nécessité de repenser en profondeur la manière dont les dirigeants africains négocient et se présentent sur la scène internationale.
En dénonçant cette « mise en scène » jugée dégradante, Claudy Siar espère interpeller les consciences et encourager une nouvelle génération de leaders africains à rompre avec les réflexes de soumission hérités du passé colonial et néocolonial.
