
Sur la liste que la CEI a déposée au Conseil constitutionnel, figurent trois grosses pointures, à savoir, Alassane Ouattara du RHDP, Tidjane Thiam du PDCI et Laurent Gbagbo du PPA-CI. Toutefois, celui qui est bien parti pour conquérir le fauteuil présidentiel, est sans nul doute le leader de la famille des houphouëtistes, notamment Alassane Ouattara. Plusieurs atouts militent en sa faveur.
Un bilan plus que satisfaisant
L’argument, qui, de loin, ouvre la porte pour une autre victoire de l’actuel locataire du palais présidentiel à la présidentielle d’octobre 2025, est le bilan de sa gestion depuis sa prise du pouvoir. On peut affirmer que son bilan à la tête du pays est plus que satisfaisant. En effet, depuis son accession à la magistrature suprême en 2011, il a travaillé à développer le pays. En l’espace de quelques années, il a réussi l’exploit de repositionner sur tous les plans, un pays qui sortait d’une guerre postélectorale. Alassane Ouattara a pu reconstruire un pays balafré et défiguré par des mois d’affrontements. De ce fait, il a entrepris des travaux d’Hercule pour reconstruire les bâtiments et toutes les infrastructures impactés par la guerre.
Il a poursuivi sur cette lancée et bâti de nouvelles infrastructures dans tous les secteurs d’activités. De nombreuses écoles de la maternelle, du primaire, du secondaire, et du supérieur, des CHR, CHU, et de nombreux centres de santé, des échangeurs, des routes, et bien d’autres infrastructures, sont sortis de terre, aussi bien à Abidjan que dans plusieurs régions du pays. Donnant ainsi à la Côte d’Ivoire, une fière allure. Grâce à son dynamisme et à sa compétence, la Côte d’Ivoire a retrouvé son lustre d’antan et a glané des lauriers. Ainsi, le pays est classé dans le Top 10 des économies les plus performantes d’Afrique, la première puissance économique de l’UEMOA et la deuxième économie de la CEDEAO, derrière le Nigéria. En outre, Alassane Ouattara a eu le mérite d’avoir réconcilié les Ivoiriens, après sa prise de pouvoir.
Il a œuvré à les faire revivre ensemble, alors même qu’ils se regardaient en chiens de faïence, après la crise postélectorale de 2010. La stabilité du pays de 2011 à ce jour, ainsi que le maintien de la sécurité sont aussi à mettre à son actif, contrairement à son prédécesseur, Laurent Gbagbo, qui a fait face à une rébellion et une scission du pays en 2002, à peine deux ans, après sa prise de pouvoir.
Il dispose d’une grosse artillerie : le RHDP
Alassane Ouattara a réussi à obtenir une telle performance, parce qu’il a sa disposition, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). À ce jour, c’est la plus importante et la plus forte formation politique. En d’autres termes, le RHDP représente la plus grande force politique du pays. Il regorge de cadres compétents, exerçant dans tous les secteurs d’activité, qui font montre de leurs compétences aussi bien dans l’exercice de leurs fonctions professionnelles que sur la scène politique. Le parti des houphouëtistes, faut-il le rappeler, a fait une véritable razzia lors des élections municipales et régionales de 2023.
Le RHDP a remporté 25 régions sur 31 et 123 communes sur 201. Le PDCIRDA est arrivé en deuxième position pour les régionales, avec 3 Conseils régionaux. L’alliance d’opposition constituée du PDCI-RDA et du PPA-CI, ainsi que les candidats indépendants, ont remporté, chacun, une région. Pour les élections législatives de mars 2021, le RHDP a obtenu la majorité avec 137 sièges sur 254 à l'Assemblée nationale, contre 91 pour les partis d'opposition. Parmi les partis d'opposition, la coalition entre le PDCI-RDA et les partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo, obtient 50 sièges. Le PDCI-RDA seul 23, et les pro-Gbagbo seuls 8, soit au total 81. Le RHDP s’est donné les moyens de remporter ces élections.
Il se donne les moyens pour la réélection d’Alassane Ouattara, son leader. En plus du RHDP, ce dernier bénéficie du soutien de nombreux Ivoiriens et Ivoiriennes. Ils le lui ont témoigné en se rendant nombreux au stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, le dimanche 22 juin 2025, au cours du meeting de clôture du 2e Congrès ordinaire du parti. Leur présence dénotait leur volonté de le voir rempiler pour un autre mandat.
Une opposition à la croisée des chemins
Les deux poids lourds de la scène politique auxquels pourrait éventuellement s’opposer Alassane Ouattara, sont Tidjane Thiam du PDCIRDA et Laurent Gbagbo du PPA-CI. Sauf que leurs formations politiques sont en proie à des crises internes, en raison de leurs absences de la liste électorale définitive. C’est pour cette raison qu’Ahoua Don Melo, ex-vice-président du PPA-CI, a déposé son dossier de candidature à la CEI, après avoir été révoqué par son parti.
Jean-Louis Billon a agi de même, quand il a senti que l’idée d’un plan B est balayée du revers de la main au PDCI-RDA. Les autres formations politiques, ainsi que les candidats indépendants n’ont pas une assise aussi importante pour espérer l’emporter face à Alassane Ouattara du RHDP. Les crises internes au PDCIRDA, PPA-CI, de même que l’état des lieux des autres partis, ainsi que les candidats indépendants, offrent un boulevard à Alassane Ouattara pour remporter la présidentielle d’octobre. C’est un fait indéniable.