Politique

Législatives du 27 décembre : Le CNDH livre ses premières observations

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Deux jours après les élections législatives, le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) a rendu publique une déclaration préliminaire sur le déroulement du scrutin, du 27 décembre.

Déployant plus de 1 200 observateurs à travers les 31 régions du pays, l’institution présidée par Namizata Sangaré, elle a  dressé un bilan globalement positif, tout en pointant certaines limites.

Selon la présidente du CNDH, l'institution  a couvert 205 circonscriptions électorales, suivant chaque étape. Notamment, ouverture des bureaux, déroulement du vote, dépouillement et proclamation des résultats. Avec 1 370 candidats en lice , dont seulement 181 femmes, soit 13,21 % , la question de la représentativité féminine reste au cœur des préoccupations. Malgré une loi imposant 30 % de candidatures féminines, la réalité est encore loin des objectifs.

Fessant le point sur la campagne, elle a indiqué ouverte le 19 décembre, s’est déroulée dans un climat jugé « globalement apaisé ». De nouvelles alliances politiques ont émergé, et de nombreux indépendants se sont lancés dans la course. Quelques incidents ont toutefois marqué la période, telque les  affiches arrachées, meetings interdits dans certaines localités, atteintes à la liberté de réunion et de circulation.

Mme Sangaré a indiqué que le jour du vote le CNDH a visité 10 800 bureaux de vote, soit 42 % du total. Si la majorité a ouvert à l’heure légale, près de 38 % ont connu des retards dus à la météo ou à des problèmes logistiques. Autre constat : la présence féminine parmi les agents électoraux reste faible, avec seulement 15 % de bureaux présidés par des femmes. L’accessibilité pour les personnes handicapées ou âgées a été jugée satisfaisante dans 80 % des cas, mais certains sites installés à l’étage ont posé problème.

Dans bilan elle a salué la présence des forces de l’ordre qu'elle  a été relevée partout, jugée discrète et professionnelle. Quelques incidents ont néanmoins été signalés , les  destructions d’urnes à Marcory et Sassandra, dysfonctionnements des tablettes biométriques, affrontements isolés. Au total, 89 incidents ont été remontés dans la plateforme d’alerte du CNDH, allant des violences physiques aux discours haineux.

Le CNDH note que le droit au secret du vote a été respecté, et que les électeurs ont pu s’exprimer librement. Des efforts ont été faits pour sécuriser le scrutin, malgré des tentatives d’empêchement dans certaines régions. L’institution souligne aussi les progrès en matière d’accessibilité et d’hygiène dans les lieux de vote, même si des lacunes persistent.

Dans son rapport, le CNDH appelle le gouvernement à renforcer la lutte contre les discours de haine, à harmoniser la législation sur la représentation des femmes et à garantir une couverture médiatique pluraliste. La CEI est invitée à améliorer la formation des agents électoraux et à revoir la charte des observateurs. Les partis politiques, eux, sont exhortés à privilégier les voies légales pour toute contestation.