
Au cours de cette rentrée de la Cour d’appel d’Abidjan, le premier président de l’institution, Tahirou Dembélé a donné le bilan de l’année judiciaire écoulée. « Au terme de l’année judiciaire 2024-2025, la Cour d’appel d’Abidjan a rendu 6 707 décisions toutes matières confondues, un résultat en nette progression avec un surplus de 848 décisions par rapport aux résultats de l’année précédente, soit 14,5% de taux de croissance en termes de rendement », a-t-il relevé, soulignant que ce résultat témoigne d’une réussite des missions de la Cour, en dépit du climat socio-politique délétère qui a marqué cette année.
Le premier président de la Cour d’appel d’Abidjan a par ailleurs invité l’ensemble de ses collaborateurs à travailler à renforcer l’efficacité de la justice, au cours de l’année judiciaire 2025-2026 qui s’ouvre. Il est également revenu sur l’ensemble des travaux engagés par le Garde des Sceaux pour la modernisation du système judiciaire, une modernisation matérialisée, à ce jour, par I’opérationnalisation et l'extension de la plateforme de délivrance des actes de justice en ligne, l'ouverture de nouvelles juridictions, ainsi que l’érection de toutes les sections de Tribunaux en Tribunaux de Première Instance. Ces réformes visent à améliorer l'accessibilité et la qualité du service public de la justice à travers la réduction des délais de traitement des dossiers et la transparence des procédures.
Henriette Sori Naye, procureur général de la Cour d’appel d’Abidjan a pour sa part salué la performance réalisée par son Parquet au cours de l'année judiciaire écoulée. La production juridictionnelle du Parquet Général près la Cour d'Appel d'Abidjan ayant connu une progression constante avec une hausse significative du taux de traitement des dossiers dans l'ensemble des sections. Elle a, en outre, entretenu l’assistance sur « la relation complexe entre liberté d’expression et ordre public », un sujet en rapport avec les tensions observées sur les réseaux sociaux ayant conduit, à plusieurs reprises, le parquet à intervenir dans l'espace public. Ces interventions du Parquet ne visent pas « à bâillonner ou à entraver la liberté d’expression », a-t-elle indiqué, précisant qu’elles traduisent la volonté du ministère public d’éduquer au respect des lois, de prévenir les troubles à l’ordre public et de protéger l’Etat de droit. Par ailleurs, le Procureur Général a souhaité qu’ils soient définis des points de repère pour trouver l'équilibre entre la liberté d’expression et l’ordre public, notamment « par l’adoption d’une législation spécifique, claire contre la cybercriminalité, définissant les faits infractionnels, mais aussi et surtout, prenant en compte les enjeux de la responsabilité collective dans un domaine où les infractions impliquent souvent plusieurs acteurs ».
Bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Florence Loan-Messan a salué l’excellence de la coopération entre le Barreau, les Chefs de Cour et du Parquet, et l’ensemble des juridictions du pays. Elle a indiqué que le Barreau compte poursuivre et approfondir sa mission de vigile des droits et libertés à travers, notamment, l’installation, dès le mois de février 2026, d’une permanence pénale, l’ouverture en mars 2026 d’un bureau d’assistance pénale des victimes de violences basées sur le genre, le renforcement des moyens d’action de l’observatoire des droits de l’Homme du Barreau de Côte d’Ivoire, la formation continue des avocats, à travers la création d’une école de la défense pénale, ainsi que la pose de la première pierre du siège du Barreau dénommé « la maison de l’avocat » le 10 décembre 2026.