
La déforestation galopante dans les pays tropicaux, souvent liée à l’expansion agricole, a poussé l’Union européenne à adopter le RDUE, entré en vigueur le 29 juin 2023. Ce règlement interdit l’importation de produits comme le cacao, le café ou le bois, s’ils ne respectent pas les critères de « zéro déforestation », de conformité légale dans le pays d’origine, et de traçabilité via une déclaration de diligence raisonnée.
À partir du 30 décembre 2025, toutes les entreprises concernées devront s’y conformer, à l’exception des micro et petites entreprises, qui bénéficieront d’un délai supplémentaire jusqu’au 30 juin 2026.
Une étude pour baliser le chemin
Dans le cadre de l’Initiative européenne pour un cacao durable, soutenue par l’Institut européen de la forêt (EFI), une étude a été menée de juin 2024 à juillet 2025. Objectif : identifier les exigences légales ivoiriennes pertinentes pour le cacao, afin d’aider les opérateurs à répondre aux critères du RDUE.
Le consortium chargé de cette mission composé de Preferred by Nature, Mondon Conseil International, Bureau Norme Audit (BNA) et l’expert indépendant Yannick Troupah a organisé plusieurs ateliers de consultation, notamment en septembre et décembre 2024, pour aboutir à une vision consensuelle.
Prenant la parole Alice Bisiaux, Expert légal de l'Institut Européenne de la Forêt (EFI), " Le règlement sur la déforestation impose aux operateurs qui souhaitent placer le Cacao sur le marché Européen que le Cacao produit ne soit pas sur les forêts défrichées en 2020. Cette carte permet aux operateurs le respect la légalité. En ce qui concerne la légalité c'est l'objectif de l'atelier aujourd'hui. On va développer cette outils d'identifier les exigences légales Ivoiriennes auquel le cacao doit être conforme et comment on peut démontrer la conformité", a déclaré l'experte légale de EFI.
N'guessan Rodrigue, directeur général du développement rural, au nom du ministre d'Etat, ministre de l'agriculture du développement rural " Cette activité est très important pour notre pays, comme vous le savez l'agrément de l'Union Européenne prévoit des exigences, la responsabilité zéro déforestation, avec les critères de légalité. Au regard de la législation du pays. Il était important pour nous pour revoir les textes par rapport aux exigences de l'Union Européenne. L'outil à l'appui des exigences c'est l'étude par rapport aux différentes critères rédiger par le règlement propose un ensemble de corpus de texte que le législateur de l'Union Européenne et fait des recommandation aux operateurs pour les aidés dans le cadre de leur mise en conformité. Donc c'est un outil d'appuis à la réalisation de leur opération. Il faut souligner que nous travaillons de concert avec l'union Européenne sur la question", a déclaré le représentant du ministre d'Etat , Kobenan Kouassi Adjouman.
Des recommandations concrètes
Lors de l’atelier de restitution, les participants ont pu : Revenir sur les objectifs et la méthodologie de l’étude ; Approfondir le concept de diligence raisonnée et ses applications concrètes dans la filière cacao ; Découvrir les recommandations formulées pour appuyer les opérateurs dans leur mise en conformité; Transmettre au Conseil du Café-Cacao et au Gouvernement ivoirien une liste d’exigences jugées pertinentes
Cette liste pourrait servir de base à une communication officielle à l’Union européenne, après analyse et validation par les autorités ivoiriennes.
Vers une certification renforcée
L’étude a également exploré le rôle potentiel de la certification ARS-1000 dans le cadre du RDUE. Celle-ci pourrait devenir un levier stratégique pour garantir la légalité et la durabilité du cacao ivoirien sur le marché européen.
« Il est essentiel que les opérateurs ivoiriens soient accompagnés dans cette transition réglementaire. La diligence raisonnée ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais comme une opportunité de valoriser un cacao éthique et traçable », a souligné Yannick Troupah, expert indépendant.
Avec cette initiative, la Côte d’Ivoire affirme sa volonté de conjuguer performance économique et responsabilité environnementale. Le cacao ivoirien, pilier de l’économie nationale, s’apprête à franchir une nouvelle étape vers la durabilité.