
Le Français Philippe Aghion, l’américano-israélien Joel Mokyr et le Canadien Peter Howitt ont été récompensés du prix Nobel d’économie 2025 pour leurs travaux sur la croissance économique tirée par l’innovation. Ce trio succède à une autre équipe de chercheurs basée aux États-Unis et récompensée l’année dernière pour des recherches sur les disparités de richesses entre pays. Professeur au Collège de France, le Français Philippe Aghion, économiste de 69 ans a notamment été récompensé avec Peter Howitt pour « leur théorie de la croissance durable à travers la destruction créatrice ». Pour l'ancien professeur à Harvard, ces derniers jours sont plutôt fastes. Lundi 6 octobre 2025, il avait été fait officier de l'ordre national du Mérite à l'Élysée.
En 2024, le prix Nobel d’économie avait été attribué au trio d’économistes Daron Acemoglu, Simon Johnson et James A. Robinson pour leurs travaux sur les inégalités entre les nations et le rôle de la démocratie dans la croissance économique. Le Français Philippe Aghion était d'ailleurs régulièrement cité comme nobélisable aux côtés d'autres Français, comme Thomas Piketty, son grand rival. Il rejoint Esther Duflo, Jean Tirole, Maurice Allais et Gérard Debreu dans la liste des économistes français récompensés par un prix Nobel.
Philippe Aghion et Peter Howitt ont développé dans les années 1980 un modèle mathématique de croissance schumpétérien, du nom de l'économiste Joseph Schumpeter, l'économiste à l'origine du concept de destruction créatrice. Au cœur de celui-ci, la croissance serait tirée par le remplacement des anciennes technologies par de nouvelles plus performantes. Dans sa première prise de parole, le lauréat 2025 a exhorté l’Europe à investir dans l’innovation pour ne pas se laisser décrocher par la Chine et les États-Unis.